Carte blanche publiée dans le journal Le Soir du 15 janvier 2009.

Cosignée par les Députés PS : André Perpète, Linda Musin, Bruno Vangrootebrulle, Eric Thiébaut, Karine Lalieux et Camille Dieu.

Il faut parfois reconnaître la créativité de nos amis libéraux  pour essayer de donner à leur idéologie libérale bien mise à mal ces derniers mois des atours plus acceptables … la carte blanche du député MR, Pierre-Yves Jeholet est un bel exercice en soi : sous couvert de réduire la facture environnementale des transports en commun, une charge est menée contre les principes même du service universel et du service public…on n’ose plus crier haut et fort qu’on recherche la seule rentabilité – dans le contexte actuel, ça fait mauvais genre-, on parle maintenant de rentabilité écologique ! 

Par définition, le service universel se doit d’être un ensemble de services de qualité, mis à la disposition de tous, pour un prix abordable. Ces trois éléments, qualité, universalité et accessibilité financière, en constituent les principes essentiels. Ils visent, dans notre société, à maintenir la cohésion du tissu social, et à prévenir l’exclusion sociale. En terme de mobilité, ce service universel doit donc garantir à l’ensemble de nos concitoyens, et cela quelle que soit leur lieu de vie, une offre suffisante de transports collectifs afin d’assurer la mobilité de tous à un tarif abordable. Ce service universel ne peut être diminué, sous peine de perdre son essence et sa valeur même. Une valeur qui repose sur le fait qu’un habitant d’une bourgade de 150 habitants doit bénéficier d’une offre de service, si pas identique, au moins satisfaisante par rapport à celle offerte à l’habitant d’une ville importante.  

Comme M. Jeholet, nous sommes convaincus de la nécessité d’améliorer l’offre de service de transports publics. Oui, il est nécessaire d’améliorer la complémentarité entre les offres des différents services publics – train, tram, bus, métro. Nos différences se situent non pas sur le diagnostic, mais bien sur le remède. Là où M. Jeholet se focalise sur un taux d’occupation décevant des trains à certaines heures et en certains endroits, nous préférons insister sur l’augmentation générale constante du nombre de passagers. Là où il préconise de réduire ou de supprimer l’offre dans les zones et les lignes non-rentables, nous souhaitons encourager davantage l’utilisation des transports publics en améliorant l’offre dans les zones rurales. Là où il s’évertue à citer qu’un train rejette en moyenne par kilomètre 3085 grammes de CO2 contre 218 pour une voiture, nous rappelons non seulement que ces chiffres, s’ils étaient exact[1], induisent que le train est plus « économe » à partir de 15 voyageurs (…) mais aussi que la pollution doit tenir compte de différents facteurs comme les particules fines, le bruit, ou… la congestion de nos routes et de nos villes ! Et certaines études ont fait le choix méthodologique d’une large approche des impacts environnementaux et de leur valorisation financière des différents modes de transport[2]. Là aussi, les résultats sont sans appel : 146 € pour la voiture par voyageur contre… 28,8 € pour les usagers du train.

Nous soupçonnons M. Jeholet de vouloir affaiblir l’offre de la SNCB et des TEC par réflexe idéologique plutôt que de par sa connaissance de la politique ferroviaire dans notre pays. Que propose-t-il pour la SNCB ? D’encourager les parkings vélos ? C’est convenu dans le dernier contrat de gestion conclu entre l’Etat fédéral et le Groupe SNCB. De dégager des moyens afin d’améliorer les services proposés, notamment en récupérant du matériel roulant de réserve en cas de problème technique ou en renforçant l’offre en heures de pointe ? De bonnes idées… mais évidemment déjà mis en place par l’entreprise. Les initiatives proposées sont sympathiques, mais peu réalistes à grande échelle, et peu écologiques. Le taxi collectif , c’est peut-être utile le soir, en zone rurale. Mais devrait-on supprimer certaines lignes de bus ou de train pour aller travailler en taxi collectif ? En ville, comme partout, les alternatives à la voiture doivent être privilégiées, doit-on recourir dès lors à des taxis collectifs alors que les transports en commun assurent de larges dessertes ? Pour le député libéral, la rentabilité écologique devrait conduire à supprimer des lignes de train ou de bus pour permettre de transférer ces « économies » ainsi réalisées vers des initiatives dont la rentabilité, quelle qu’elle soit, n’est pas démontrée. Mais par contre, ce qui est certain, c’est que l’offre et par conséquent les moyens de la SNCB et des TEC seraient eux bel et bien diminués, au préjudice de tous ! 

En tant que socialistes, nous sommes conscients des améliorations à apporter à l’offre de mobilité dans notre pays. Nous avons déposé une proposition de résolution demandant d’étudier l’impact et la possibilité de rouvrir certaines lignes, arrêts et Points d’Arrêts Non-Gardés sur le réseau ferroviaire belge, et exigeant une meilleure articulation de l’offre train/tram/bus sur l’ensemble du territoire. Parce que nous souhaitons que l’ensemble de nos concitoyens bénéficient d’un transport en commun de qualité. Parce que nous préférons encourager nos concitoyens à reprendre le chemin de la gare ou du bus plutôt que de monter, souvent seul, dans leur voiture. Au nom  de l’écologie, justement.


[1] Une approche scientifique repose sur une méthodologie qui ne compare pas des pommes et des poires !Dès lors, il est plus pertinent de présenter les émissions de CO2 rejetés par passager selon le mode de transport utilisé en tenant compte d’une moyenne annuelle par kilomètres parcouru et, dès lors, de prendre en compte l’émission globale de CO2 de la SNCB par an ramenée à l’ensemble des passagers transportés. Selon différentes études, le rapport est très clair : le voyageur utilisant le train rejette 5 fois moins de CO2 qu’ un automobiliste…

[2] externals costs of transport. Country Results. UIC, Zurich/Karlsruhe

Depuis une vingtaine d’années, je crois qu’il ne s’est pas passé un seul mois sans que je n’entende parler du conflit israélo-palestinien.

Je revois des images de victimes israéliennes lors d’attentats suicides dans les rues de Tel-Aviv, des enfants palestiniens qui lancent des pierres sur des soldats, des victimes palestiniennes suite aux raids punitifs de l’armée israélienne…  Ce ne sont que des visions de désolation qui reviennent dans ma mémoire avec des morts et des pleurs dans les 2 camps.

Et maintenant, c’est le bombardement de la bande de Gaza.

Sur le plateau d’un JT, on a pu voir côte à côte le représentant de l’autorité palestinienne en Belgique et l’ambassadrice d’Israël s’exprimer sur cette nouvelle crise.  Chacun essaye de justifier les agissements de son camp respectif, mais c’est un vrai dialogue de sourds !  Cela m’a fait penser à un débat entre francophones et néerlandophones sur les problèmes communautaires belges…

Je ne peux m’empêcher de croire qu’aucun des 2 camps n’est prêt à dialoguer.

Et pourtant, le 13 septembre 1993, le premier ministre israélien de l’époque Yitzhak Rabin et le chef de l’Organisation de libération de la Palestine, Yasser Arafat, signaient publiquement un accord de paix à Washington.  Les deux hommes échangeaient ensuite une poignée de main historique, en présence de Bill Clinton.  Leurs efforts seront récompensés par le prix Nobel de la Paix.

Cet accord prévoyait la reconnaissance mutuelle entre Israël et l’OLP, la déclaration de principes sur l’autonomie des territoires occupés depuis la guerre des Six jours, en 1967. Il prévoyait aussi le retrait des troupes israéliennes de la bande de Gaza et de la ville cisjordanienne de Jéricho, ainsi que leur prise en charge par les autorités palestiniennes.

Malheureusement, des retards dans l’application de l’accord ont donné du grain à moudre à ses détracteurs dans les deux camps et la paix durable n’a finalement pu être instaurée dans cette région du monde.

C’est donc Bill Clinton qui avait été le facilitateur de cet accord historique qui n’a pas été suivi de tous les effets souhaités.

Dans quelques jours, c’est Obama qui sera le nouveau Président des USA.  Son élection a soulevé un immense espoir dans le monde entier.  Aujourd’hui, il a le devoir moral de tout faire pour tenter comme son prédécesseur de forcer la paix au proche Orient.

Je rêve de le voir débarquer sur le terrain, comme l’avait fait François Mitterrand en visitant Sarajevo sous les bombardements serbes…

Je pense que lui seul est en mesure de forcer les choses, avec l’appui de l’Europe.  J’espère qu’il sera dans ce dossier, vital pour la paix mondiale, à la hauteur des attentes de tous les citoyens du monde qui aspirent à la paix et qui ont cru en lui.

Comme pas mal de Députés ce matin au Parlement, j’ai assisté à la déclaration gouvernementale de notre nouveau Premier Ministre.  Le maître mot du discours était « œuvrer à la confiance ».  C’est clair qu’il va falloir drôlement ramer pour retrouver la confiance des citoyens après le cirque que nous avons connu depuis 18 mois.  C’est clair aussi qu’il faut absolument tenter de rendre à ce pays de la stabilité pour qu’il retrouve un peu de crédibilité à l’étranger, même si c’est au prix d’une équipe gouvernementale qui n’est certes pas époustouflante, mais qui a le mérite d’être soutenue par une majorité à La Chambre…

Je rêve d’un Premier Ministre qui soulèverait l’enthousiasme comme un OBAMA a pu le faire aux USA.  N’avons-nous vraiment pas chez nous des hommes ou des femmes politiques capables de rendre un souffle à cette Belgique qui semble s’enfoncer de plus en plus dans le marasme ?

Moi qui suis devenu un « politicien à temps plein », j’avoue souffrir de l’image qu’on nous colle de plus en plus.  Il faut dire aussi que certains ont tout fait pour nous faire mériter cette mauvaise étiquette en faisant n’importe quoi, dans les rangs de tous les grands partis traditionnels.

Mais il y a aussi énormément de personnes de bonnes volonté et de grande qualité parmi les élus que je côtoie chaque jour au Parlement, issus de toutes les tendances politiques.

En ce jour de réveillon, je reste optimiste et malgré tout confiant dans l’avenir.  Et en tout cas, je me sens en super forme pour relever les défis de 2009 !

Lorsque j’ai appris la désignation de MARTENS par le Roi pour une mission d’exploration, j’ai d’abord cru à une blague !  Et puis, j’ai bien du me rendre à l’évidence, nous n’étions pas rentrés dans la quatrième dimension, c’était vrai…  On ne peut évidemment pas remettre en cause le sens politique d’un homme qui a été Premier Ministre de 1979 à 1991.  Mais enfin, la dernière fois c’était quand même il y 17 ans.  Franchement, j’ai peur qu’il n’ait pas vraiment une vision des problèmes très orientées vers l’avenir…  L’impression laissée à l’opinion publique est que finalement, aucun homme politique de la nouvelle génération n’est capable de sortir le pays de la crise.  Je crains que cette crise soit beaucoup plus profonde qu’on ne l’imagine.  Cependant, je souhaite quand même bonne chance à Monsieur MARTENS.

Nous sommes le jeudi 18 décembre 2008, il est 17 h et la séance plénière de la Chambre aurait dû commencer à 15 h.  Mais le Président de l’assemblée n’est toujours pas arrivé.  En fait nous sommes de nouveau en crise… Le Président de la Chambre a reçu cette après-midi un courrier du Premier Président de la Cour de Cassation dans lequel il fait état d’une intervention du cabinet Yves Leterme auprès de la Cour d’appel de Bruxelles juste avant qu’elle ne rende son arrêt. La cour de cassation, qui est la plus haute juridiction belge, estime donc que le gouvernement d’Yves LETERME a « tout mis en oeuvre » pour éviter que la justice du royaume remette en cause le démantèlement de la banque Fortis.  Il est bien évident que c’est un coup de grâce pour notre Premier Ministre.  Sa démission me semble inévitable…  Le Conseil des Ministres est actuellement en réunion pour se mettre d’accord sur les modalités de la démission.  On parle d’Herman VAN ROMPUY pour remplacer Yves LETERME.  Je pense que notre pays n’avait vraiment pas besoin de cette nouvelle crise !

Mon groupe politique a réaffirmé sa volonté de voir se constituer le plus vite possible une commission d’enquête parlementaire chargée de faire toute la lumière sur la gestion de la crise financière.  Cette revendication m’apparaît plus que jamais d’actualité !

http://www.telemb.be/content/view/3405/166/

Question orale à Madame Joëlle MILQUET, Vice-Première, Ministre de l’Emploi, sur la situation difficile de l’usine Jemappes Steel Center et du secteur de la sidérurgie en général.

Madame la Ministre,

Les effets de la crise économique se font de plus en plus ressentir chez les travailleurs de notre pays et particulièrement au sein du secteur sidérurgique.

Après les différentes annonces de plan de restructuration et de mise en chômage technique au sein des filiales d’Arcelor Mittal et Duferco en Belgique, c’est l’usine Jemappes Steel Center, spécialisée dans le « refondage de coils » (bobines de tôles), en région de Mons-Borinage, qui est en proie à de grosses difficultés.

On a ainsi appris que Jemappes Steel Center (Mons), une division du sidérurgiste Duferco Belgium, est à l’arrêt depuis lundi après-midi à la suite d’une grève des 55 travailleurs de l’entreprise. Les syndicats reprochent à la direction de ne pas avoir reconduit lundi matin le contrat de 6 travailleurs sous CDD, et ce, sans concertation préalable avec la délégation syndicale

Victime de la récession qui frappe le secteur de l’acier, Jemappes Steel Center n’est pas un cas isolé et fait partie des nombreuses sociétés du secteur qui connaissent de graves difficultés d’emploi. Depuis trois semaines, un important chômage économique frappe ainsi les deux tiers du personnel de Jemapppes Steel Center.

Face à ce genre de situation dramatique et au manque de communication de la part de la direction, il est compréhensible de voir de nombreux travailleurs en colère et le risque est grand de voir les conflits sociaux s’enliser.

Aussi, Madame la Ministre, à l’heure où un accord interprofessionnel vient d’être trouvé entre les partenaires sociaux et est discuté actuellement au sein du gouvernement pour faire face à la crise, l’exemple de la situation vécue par l’usine Jemappes Steel Center m’impose diverses questions :

Etudiez-vous, dans le plan de relance, des mesures spécifiques pour le secteur de la sidérurgie en Belgique particulièrement fragilisé ? Si oui, quelles sont les pistes envisagées ?

Existe-t-il un plan d’accompagnement spécifique pour les travailleurs mis au chômage technique ? Si oui, quelle est la teneur de celui-ci ?

Pourriez-vous nous informer des accords conclus, s’il y en a, entre les représentants des patrons et des travailleurs du secteur sidérurgique pour ce qui concerne les modalités de mise en chômage technique et licenciements ? Veillez-vous à ce que ceux-ci soient bien appliqués pour chaque usine au sein du secteur ? Qu’en est-il de la situation à Jemappes Steel Center ?

Je vous remercie d’avance.