Suite à l’action menée par les autorités judiciaires de Mons le 7 juin dernier pour dénoncer leurs conditions de travail, j’ai interrogé le Ministre de la Justice afin de relayer leurs revendications. Je l’ai sensibilisé sur deux problèmes majeurs: le manque d’effectifs et l’état déplorable du palais de justice situé dans la rue de Nimy à Mons.

La réponse du Ministre de la Justice me laisse sur ma faim.

Au niveau du cadre et des effectifs, il indique que « malgré de nombreuses publications de places vacantes, il faut constater que peu de candidats se manifestent. Et je crois que je n’y peux pas grand-chose. » Il s’agit d’une réponse qui masque mal un manque de volonté de sa part à mes yeux.

En ce qui concerne l’état du palais de Justice, le Ministre confirme que ses services sont « conscients » de son état déplorable. Ainsi, la direction Infrastructure du SPF Justice travaille de concert avec la Régie des Bâtiments pour trouver des solutions à long terme. En outre, certaines rénovations sont déjà en cours. C’est le cas notamment pour la rénovation des greniers. La deuxième phase de rénovation devrait débuter sous peu. Il est prévu qu’elle se termine d’ici la fin de l’année.

D’autres travaux sont à prévoir en priorité: l’installation d’une rampe PMR (personne à mobilité réduite), la remise aux normes de l’ascenseur, la réfection des caryatides et du cellulaire  et des sanitaires. Des réunions préalables ont déjà eu lieu sur place afin de déterminer un plan d’action qui devra débuter d’ici la fin de l’année par une étude des rénovations approfondies.

Pour ce qui est de l’état des caryatides, le Ministre précise que celui-ci n’est pas préoccupant quant à la stabilité structurelle du bâtiment et par extension de la toiture de ce dernier. Toutefois, afin d’en avoir l’assurance, la Régie a commandé une nouvelle étude de stabilité pour le bâtiment qui devrait nous parvenir dans les prochaines semaines. En attendant et pour prévenir les risques de chute des matériaux de parement, la Régie va placer un filet de protection.

Pour ma part, j’ai indiqué au Ministre de la Justice qu’il existe peut-être une corrélation entre l’absence de candidatures et l’état des bâtiments. En effet, pour ce qui me concerne, je n’aimerais pas beaucoup travailler là-bas, vu l’état actuel du palais de justice. Même s’il s’agit ici d’une boutade, il n’en reste pas moins que l’on peut se poser des questions quant à l’absence de candidatures.

Par ailleurs, pour ce qui concerne le bâtiment, il est clair que l’on va d’étude en étude. Il y a quelques mois, il me parlait déjà d’études. Mais des travaux de première nécessité, comme remettre simplement en peinture, ne sont pas réalisés. Il en va de même pour ce qui a trait à la conformité des installations électriques. Une série d’actions pourraient, selon moi, être menées sans étude préalable très approfondie. J’invite donc le Ministre à revoir quelque peu la situation car la grogne monte au sein du personnel montois

Cher camarade,

C’est en tant que membre de la CGSP depuis plus de 20 ans que je m’adresse à toi.

Comme toi je suis révolté contre les mesures antisociales prises par le gouvernement fédéral.

Je ne suis pas non plus d’accord avec le recul de l’âge de la pension à 67 ans, le saut d’index, la diminution du budget de la SNCB, la remise en question des 38h semaine et de la concertation sociale.

Comme toi je veux une fiscalité plus juste qui touche les revenus du capital, des emplois durables, une sécurité sociale forte.

J’ai aussi participé aux grandes manifestations nationales à Bruxelles qui démontraient l’ampleur de la grogne sociale.

Mais aujourd’hui je suis déçu et inquiet.

En effet, j’ai lu et entendu avec beaucoup d’étonnements que la CGSP souhaitait faire chuter le gouvernement fédéral.

Penses-tu vraiment que la CGSP wallonne ait les moyens d’atteindre seule un tel objectif, sans le soutien d’autres syndicats, ni même de son aile flamande ? Est-ce une déclaration sérieuse ?

Pour que des revendications aient une chance d’aboutir, il faut fédérer, convaincre un maximum de citoyens de leur bien-fondé.

Or la semaine dernière, une très grande majorité de la population était en colère contre les mouvements de grève initiés par la CGSP, en oubliant même les raisons de ces actions…

Dans la région de Mons-Borinage, ce sont les mandataires locaux des communes touchées par les arrêts de travail qui ont dû faire face au mécontentement généralisé de leurs citoyens face à la paralysie des services publics.

Je pense que tout cela a malheureusement dû faire sourire Charles Michel qui n’a absolument pas été touché par ces actions. Pire, son gouvernement en sort renforcé avec un soutien populaire accru dans ses positions contre le droit de grève et pour l’instauration d’un service minimum. Sans parler du renforcement des thèses séparatistes de la NVA pointant une Wallonie qui fait grève pendant que la Flandre travaille.

Alors en tant que membre de la CGSP, j’aimerais savoir qui décide de la stratégie de mon syndicat ?

Prévoit-on une évaluation sérieuse de l’efficacité des grèves menées ?

J’ai le sentiment que des thèses et des méthodes d’extrême gauche influencent de plus en plus mon syndicat. J’en suis peiné, car je ne m’y retrouve pas. Je suis profondément socialiste, mais je ne serai jamais communiste.

Nous avons besoin d’une profonde réforme de notre société. Nous avons besoin d’une autre politique plus généreuse.

Mais nous n’avons certainement pas besoin d’une révolution violente.

Eric Thiébaut

Notre proposition de loi PS visant à revaloriser le travail des inspecteurs de police de quartier a été rejetée en commission Intérieur de la Chambre par la majorité MR/NVA.

L’objectif était d’instaurer une allocation “travail de quartier”, conditionnée à une formation spécifique dédiée à la lutte contre le radicalisme, dont le montant évolue en fonction du délai de présence sur le territoire du quartier et de l’engagement à y rester. « Les policiers de quartiers jouent un rôle de premier plan dans le repérage et la détection des éléments radicaux. De par leur travail de proximité, leur rôle est essentiel dans le recueil d’informations, valorisons-le », indique mon collègue socialiste, Willy Demeyer, chef de zone à Liège et premier signataire de la proposition.

La majorité, soutenant l’idée sur le fond, a rejeté la proposition socialiste, s’appuyant sur un avis négatif du Ministre de l’Intérieur : Monsieur Jambon ne souhaite pas travailler sur un système de primes… mais ne dit pas pour autant sur quel système il souhaite travailler !

J’ai regretté en séance l’absence de proposition alternative de la part de la majorité : « la majorité sait tenir de grands discours et nous fait miroiter une hypothétique réforme globale du gouvernement sur la rémunération des policiers. Mais quand on pose vraiment le problème de la valorisation des agents de quartier au parlement, quand on propose une solution, on assiste à une véritable dérobade ! Nous ne manquerons pas de les rappeler à leurs promesses. »

Pour le Groupe PS, il est inacceptable que le travail de quartier reste le parent pauvre de l’organisation policière. Et pour les députés socialistes, il est urgent d’agir : il faut donner aux zones de police les moyens de maintenir dans leurs fonctions ce type de collaborateurs : une connaissance fine de la réalité du terrain est un outil essentiel dans la prévention et la lutte contre le radicalisme violent et le terrorisme

 

Voilà des mois que les gardiens de prison travaillent dans des conditions intenables et sont contraints d’opérer en sous-effectifs pour encadrer des détenus en surpopulation.
A plusieurs reprises, ils ont tiré la sonnette d’alarme pour sensibiliser le Ministre de la Justice en vue d’obtenir plus de moyens pour la réalisation de leur tâche.

J’ai moi-même relayé leurs revendications à travers des questions parlementaires, notamment en séance plénière de mai 2015 !

Aujourd’hui, je déplore l’inaction du gouvernement qui rend la situation de la prison intenable pour les agents pénitentiaires et les détenus.

Le recours aux militaires comme rustine pour colmater un problème créé en désinvestissant dans les services publics est un sérieux aveu de faiblesse de sa part.

Ce gouvernement fédéral impose aux services publics des économies intenables pour financer des cadeaux fiscaux qui ne génèrent pour l’instant ni croissance économique, ni créations d’emplois.

La seule et unique solution pour sortir de cette crise est de dégager les budgets nécessaires à l’engagement d’un nombre d’agents pénitentiaire suffisant !

Alors que de nombreuses informations indiquent que les installations nucléaires peuvent être des cibles pour les terroristes, je viens d’interroger le ministre de l’Intérieur sur les mesures nécessaires prises pour protéger notre population.

Parmi les questions posées :

Monsieur le ministre, quelle analyse l’OCAM fait-elle maintenant quant aux menaces qui peuvent peser sur les grandes installations nucléaires? La concertation et la coopération avec les polices locales se fait-elle de manière optimale? Combien de militaires sont-ils déployés pour protéger ces installations? Quelles sont les règles d’engagement données aux militaires? Cette mission fait-elle pleinement partie du cadre plus large Vigilant Guardian ou s’agit-il d’une mission spécifique? Enfin, combien de badges d’accès ont-ils été retirés en lien avec les risques terroristes?

Le ministre de l’Intérieur m’a donné les éléments de réponse suivants :

« La mouvance terroriste islamiste s’intéresse de plus en plus aux méthodes dites CBRN (chimiques, bactériologiques, radiologiques et nucléaires). On a constaté que l’État islamique a déjà utilisé du gaz sarin en Irak.

En ce qui concerne une attaque dans le domaine nucléaire en Europe, l’emploi de plutonium pour construire une bombe atomique est peu vraisemblable pour différentes raisons (transport, compétences). On peut plutôt envisager l’usage d’une bombe sale avec des matériaux radioactifs volés dans un hôpital. Nous ne pensons pas qu’ils vont venir voler dans un site nucléaire, parce que cette technologie est beaucoup trop avancée, mais puisqu’ils ont utilisé des bombes sales à Zaventem et à Maelbeek, ils peuvent aussi envisager l’utilisation de bombes sales avec des matériaux radioactifs des hôpitaux. Suite à l’actualité, l’OCAM a diffusé une mise en garde le 8 décembre 2015, demandant une vigilance accrue pour les locaux des hôpitaux, cliniques, firmes privées contenant des matériaux radioactifs.

En ce qui concerne les centrales et autres institutions nucléaires, nous avons fixé un niveau 3 depuis le 24 mars 2016. Nous n’avons aucune indication d’un projet concret d’action terroriste contre une installation nucléaire en Belgique. Il s’agit plutôt d’un niveau de précaution, à la suite de la découverte d’informations lors des opérations menées dans le cadre de l’enquête sur les attentats du 22 mars.

Nous n’avons pas d’indication spécifique pour les sites nucléaires mais nous restons prudents.

Au total, 140 militaires sont engagés pour la protection des sites nucléaires. Un protocole spécifique ainsi que des règles d’engagement particulières ont été rédigés pour l’engagement des militaires dans ce contexte. Il s’agit d’une mission spécifique qui n’est pas liée au déploiement des militaires dans le cadre des mesures antiterroristes. Nous avions des recommandations internationales avant les attaques et la dernière recommandation concernait la protection des sites nucléaires.

Nous avons connaissance de cinq retraits de badges d’accès pour raisons de radicalisme ou radicalisation ».

 

 

Monsieur le Ministre,

Fissures, sabotage, incendies, pannes …voilà des mots qu’on n’aurait jamais voulu voir associer à nos centrales nucléaires. Et pourtant, les incidents sont tellement fréquents qu’ils sont parvenus à inquiéter nos pays voisins.

C’est maintenant la ministre allemande de l’environnement qui demande de fermer les réacteurs « microfissurés » de doel 3 et tihange 2.

Ce qui est interpellant c’est que cette demande est faite alors même que des réunions entre les autorités allemandes et l’AFCN se sont tenues depuis janvier.

Malgré cela, l’AFCN n’est pas parvenue à convaincre la commission allemande indépendante de sécurité nucléaire que les réacteurs étaient suffisamment sûrs en cas de panne. Et c’est d’autant plus inquiétant qu’on parle ici d’experts allemands dont la réputation dans les domaines technologiques et industriels n’est plus à faire.

Alors monsieur le Ministre, quelle réponse allez-vous donner au gouvernement allemand ?

Allez-vous accepter de mener les examens complémentaires demandés par l’Allemagne ?

Dans son communiqué d’hier, l’AFCN semble remettre en cause l’attitude des allemands. Cela mérite une explication. Y a-t-il des problèmes de collaboration entre les autorités allemandes et l’AFCN ?

Et enfin, pourquoi ne pas proposer au gouvernement allemand de mettre en place un groupe qui serait composé d’experts allemands et belges pour examiner nos réacteurs et rétablir la confiance envers la Belgique dans le domaine nucléaire ?

Dans sa réponse, le Ministre de l’Intérieur se retranche derrière l’avis de l’Agence fédérale de contrôle nucléaire. Ce qui est loin de me satisfaire étant donné que c’est justement cet avis qui est remis en doute aujourd’hui par les autorités de contrôle nucléaire allemandes.

Dès lors, afin de restaurer la confiance avec l’Allemagne et donner des réponses rassurantes, je propose au Ministre de l’Intérieur de confier à une agence de contrôle nucléaire indépendante la réalisation des examens complémentaires demandés par nos voisins allemands. Il en va de la crédibilité et de la réputation de la Belgique dans le domaine nucléaire.