Fermeture des bureaux de Poste à Mons

Question orale à Mme Inge Vervotte, Ministre des Entreprises publiques, au sujet de la fermeture annoncée de bureaux de poste au sein des communes de la ville de Mons.

Madame la Ministre,

Ce n’est pas la première fois que je m’adresse à vous pour dénoncer les fermetures inappropriées de bureaux de poste au sein de la province du Hainaut et plus généralement dans l’ensemble du pays.

Le 1er juillet au matin, ils étaient encore plus d’un millier de manifestants à Mons pour dénoncer la nouvelle suppression annoncée de 5 bureaux de poste dans les environs de la ville de Mons et ainsi démontrer leur attachement aux bureaux de poste locaux existants.

La politique en vigueur au sein de la Poste en vue de limiter le nombre de bureaux fait l’objet de plus en plus de critiques et de mécontentement de la part de la population sans qu’aucune réaction de vos services n’ait lieu. 

Lors de mes précédentes interpellations, je vous ai fait part de mon étonnement de lire que ces fermetures s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration du service à la clientèle.

J’ai du mal à imaginer que les habitants du quartier de la place Louise à Mons, par exemple, puissent considérer la fermeture de leur bureau de poste comme une amélioration du service postal ! La vague de protestation citoyenne au sein de la population montoise en est d’ailleurs la preuve éclatante.

Par ailleurs, comme j’ai déjà eu l’occasion de le souligner en commission, je reste persuadé que le principe de garder un seul bureau de poste par entité dans le cadre de la libéralisation du secteur de la poste est insensé. En effet, on compare une entité comme celle de Mons qui compte 90.000 habitants avec celle de Flobecq qui n’en compte que 3.000 !

Bien que le débat sur les critères de fermeture ait été maintes fois abordé et que ceux-ci trouvent leur source dans le dernier contrat de gestion de La Poste, je pense qu’ils restent trop vagues et qu’ils doivent pouvoir être réévalués au cas par cas.

Il est inacceptable de constater qu’aujourd’hui plus la libération des services se met en place et moins ceux-ci sont accessibles à tous !

Aussi, voici les questions sur lesquelles j’aimerais de nouveau vous entendre.

Dans le cas de la fermeture annoncée des bureaux de poste dans la ville de Mons, je songe notamment à ceux de St-Symphorien, Nimy, Mons-Place Louise et du Chemin des Mourdreux, sur quels critères précis cette décision  a-t-elle été prise ?

Peut-on envisager que La Poste reconsidère sa fermeture suite à une évaluation pertinente des besoins de la population concernée ?  Avez-vous connaissance de l’établissement de points postes alternatifs au sein des communes pour compenser ce manque?  Y a-t-il eu une concertation avec les autorités de la ville ?

De manière plus générale, pourquoi La Poste n’a-t-elle pas cherché systématiquement à trouver des synergies avec les pouvoirs locaux ? Des collaborations auraient-elles permis par exemple de partager des locaux équipés de guichets, en faisant ainsi d’importantes économies d’échelle ?

Viser la rentabilité est une chose, Madame la Ministre, mais ceci ne doit pas être atteint en bradant un service public!

REPONSE DE LA MINISTRE

En tenant compte de la libéralisation totale des services postaux qui sera une réalité le 1er janvier 2011, La Poste est tenue de poursuivre le plan de réorganisation de ses services afin d’assurer sa viabilité économique et financière.

La Poste quitte l’approche unidimensionnelle où le bureau de poste est le seul point de contact au service postal. Dorénavant, en plus des bureaux de poste, il y a des PointsPoste, des magasins de timbres et l’application de nouvelles techniques telles que les services banque à domicile, les call centres et l’achat en ligne. Ceci permet à La Poste de reformer son réseau de 1300 bureaux de poste, en important déficit, en un réseau de minimum 1300 points de service avec 650 bureaux de poste et 650 PointsPoste. Dans ce cadre, je peux vous assurer que l’accessibilité aux produits et services postaux reste garantie pour l’ensemble de la population. Ce dimensionnement, légèrement supérieur au minimum de 589 bureaux de Poste prévus par le contrat de gestion, permet de concilier la viabilité économique du réseau avec une accessibilité garantie pour tous. Ce contrat de gestion prévoit également le maintien de bureaux de Poste dans chaque commune, ce qui implique que des bureau seront maintenus dans des communes de petite taille.

Dans le cadre de cette réorganisation La Poste a annoncé depuis bientôt 3 ans, la transformation de son réseau de bureaux de Poste sur l’ensemble du pays. A ce titre, la ville de Mons comme les autres villes importantes du pays est concernée par cette modification de son réseau.

Ces fermetures s’inscrivent parfaitement dans les limites prévues par le Contrat de Gestion et La Poste veille à ce que chacune de ces fermetures soit précédées par l’ouverture d’un point poste.

Il est également important de distinguer deux niveaux de services :

  • Bureaux de Poste et Points Poste : pour lesquels une obligation contractuelle via le Contrat de Gestion existe et dont le plan de déploiement se met en place progressivement en fonction des objectifs que La Poste s’est fixée dans ce cadre.
  • En ce qui concerne les magasins de timbre, tout commerçant est libre ou pas d’offrir ce service. Il n’y a pas d’obligation de couverture de terrain liée à ce type de point de service postal.

En ce qui concerne la situation de Mons, tenant compte de l’objectif de La Poste qui vise à garantir la viabilité économique de son réseau de point de vente, des opportunités offertes par le contrat de gestion (au moins 1 Bureau de Poste par commune fusionnée) et du nombre d’habitants pour chacune des communes du pays, il est convenu de maintenir 3 bureaux de poste en activité sur la Ville de Mons. Le choix des trois bureaux repose à la fois sur leur position géographique et leur capacité en terme d’infrastructure afin d’accueillir au mieux la clientèle. 

Ces bureaux seront situés à :

  • Mons-Centre, ou La Poste recherche d’une nouvelle localisation pour regrouper les activités de Mons Marché aux Herbes et Mons Place Louise
  • Hyon
  • Jemappes

Avec pour conséquence que les autres bureaux situés sur la commune seront fermés et remplacés par des Points Poste.

Actuellement, 5 Points Poste sont en activité sur la commune et La Poste recherche activement des candidats sur les zones suivantes : Cuesmes, Flénu, Mons Digue des Peupliers, Saint-Symphorien, Mons Centre, Mons Place Louise (dans le quartier de la gare de Mons), Obourg ainsi qu’à Nimy où un marché sera prochainement ouvert.

Les cinq PointsPoste en activité sont: 

Point Poste en activité

Localité

POINT POSTE DELHAIZE MONS

Mons

POINT POSTE MONS GRAND PRES

Mons

POINT POSTE PAPETERIE DU HAINAUT HAVRE

Havre

POINT POSTE AD DELHAIZE GHLIN

Ghlin

POINT POSTE SPAR HYON

Hyon

Les autorités locales ont été informées de ce plan de transformation, à chaque fois qu’une liste de bureaux de poste à fermer a été communiquée. De plus, des représentants de la direction de La Poste ont rencontré les membres du collège en janvier 2008. Durant cette rencontre, La Poste a eu l’occasion de leur exposer la situation future sur la ville de Mons.

La Poste n’est pas opposée à la mise en place de synergies avec les autorités publiques locales à condition que celles-ci s’inscrivent d’une part dans le cadre des marchés publics qui régissent l’attribution de chacun des points poste et d’autre part, qu’une volonté marquée des autorités communales existe à développer le concept point poste dans leurs administrations. Dans tous les cas, cette forme de collaboration prend la forme d’un point poste avec mise à disposition du personnel par les autorités communales.

4 réponses
  1. Syl
    Syl dit :

    J’ai du mal à croire qu’une entreprise qui achemine le courrier à travers tout le pays puisse vraiment être rentable. Et que fait-on du service aux personnes? Les points poste ne sont pas toujours choisi avec pertinence : je suis élougeoise, et je connais pas mal de personnes âgées qui ont supprimé leur compte bancaire à la poste parce qu’elles ne pouvaient se rendre à Dour pour leurs opérations.
    Je pense que même les Etats-Unis n’ont pas privatisé leurs services postaux…
    La libéralisation amène surtout des bénéfices pour les actionnaires, pas pour les clients. Quoique, pour l’instant, les marchés boursiers ne sont pas aux beau fixe!
    En attendant, cela fait de l’emploi en moins…
    … Des contacts humains rares, et on s’étonne que les hommes se sentent mal 🙁

  2. Jean
    Jean dit :

    Syl , les contacts humains ne sont malheureusement plus de ce monde . La privatisation n’a pas arrangé les choses . Il suffit de voir le parcours du combattant qu’il faut mener dans le cadre de la distribution d’électricité et du gaz , dans le cadre des télécommunications avec cette « anglosaxonisation » de nos systèmes. Toucher quelqu’un avec qui on peut discuter est le parcours du combattant et il faut une dose de ténacité pour arriver à son but. Le bel exemple est la situation relative à la privatisation du gaz et de l’électricité. Même la grande maison qui se nomme ELECTRABEL a perdu son sens du service . Pour la Poste , je reste moins pessimiste mais je plains effectivement les personnes qui ne pratiquent pas la communication par le net. Je ne t’apprendrai pas pas que cette pratique fait quand même économiser du carburant , évite l’émission de CO2 . Il y a quelques années , je sortais ma voiture pour déposer un virement à la Banque , aujourd’hui, je peux pratiquement tout faire de chez moi sans bouger. Mauvais pour le coeur tu me diras LOL . Le tout est de trouver un juste milieu entre la rentabilité , l’humain , la vraie écologie.

  3. Pierre Eyben
    Pierre Eyben dit :

    Ce qui est incompréhensible c’est que le contrat de gestion entre l’Etat et la poste signé en 2005 avec l’appui des socialiste, acte la fermeture de 650 bureaux de poste et leur remplacement par des points-poste. Aussi incompréhensible est la désignons du même gouvernement de vendre la moitié de laz poste à un fond d’investissement (CVC Capital partner) dont la spécialité est précisément de démanteler les services publics sur les seuls critères de la rentabilité. Voir ce qu’ils ont fait au Danemark: http://francois.schreuer.org/articles/20070800_poste.html

    Je tiens à signaler l’existence d’une pétition nationale pour celles et ceux qui souhaiteraient tenter de s’opposer concrètement à l’évolution marchande actuelle de la Poste.

    Celle-ci dit en substance:
    “En octobre 2005, l’Etat belge a vendu la moitié du capital moins une action de la Poste à un consortium composé de la poste danoise et de la société « CVC Capital Partners », un consortium pesant 20.9 milliards d’euros (comprenant 44 entreprises — allant des appâts pour la pêche, aux réfrigérateurs en passant par la cordonnerie) dont la spécialité est de racheter des entreprises en vue de les revendre à court ou moyen terme en faisant de grosses plus-values.

    Constatant la fermeture de plusieurs centaines de bureaux de poste (277 en 2007 et encore 200 annoncés pour 2008 alors qu’une étude d’Eurostat pointe déjà un manque de bureaux en Belgique) qui constituaient autant de services de proximité essentiels pour la population et ce en particulier en milieu rural ainsi que le retrait de plusieurs milliers de boites postales et l’augmentation du prix des timbres

    Craignant à court terme la fin du principe solidaire qui prévoit un tarif équivalent pour tous les usagers du service) et des facilités de diffusion des périodiques (outil démocratique important)

    Notant par ailleurs le net recul de l’emploi à la Poste (perte de plus de 10 000 postes au cours de la présente décennie et recours massif aux statuts précaires) ainsi que la dégradation sérieuse des conditions de travail du personnel (notamment dans le cadre des plans Géoroute 1 et Géoroute 2)

    Notant que l’Etat fédéral continue de verser une dotation d’un montant de 290 millions d’euros par an à une entreprise qui réalise des bénéfices (bénéfice opérationnel normalisé 2007 de 234 millions d’euros, en hausse de 10% par rapport à 2006).

    Nous estimons

    — que la privatisation de la Poste qui a débuté en 2005 est un échec pour nous, ses utilisateurs — comme d’ailleurs pour son personnel et pour l’économie belge en général.

    — qu’il y a incompatibilité totale entre un service public de qualité et des intérêts purement financiers comme ceux des patrons actuels de la Poste.

    — que l’organisation collective des services publics est plus juste et produit davantage de bien-être collectif tout en assurant une redistribution organique de la richesse et la constitution de biens communs.

    C’est pourquoi nous exigeons de nos élus :

    — Le non renouvellement à l’échéance de 2009 de l’accord passé pour 5 années avec le consortium privé formé par Post Danmark et CVC Capital Partners

    — Le retour à une Poste 100% publique |1|.

    Pour la signer: http://sauvonslaposte.be

    Il existe également un regroupement des comités d’usagers de la poste:
    http://post-sos-poste.be

    Belle journée,

    Pierre

  4. max
    max dit :

    En procédant hier à l’élagage printanier de mon noisetier, j’ai découvert…mes botins téléphoniques 2009!
    Manifestement ils avaient été « balancés » par dessus la haie et, pour en avoir parlé autour de moi,il apparaît que cette forme expéditive de livraison a été la règle.
    Je me dis que lorsque les bureaux de postes auront été remplacés par des « points postes » et les facteurs par des « livreurs »,on découvrira son courrier d’hiver,par hasard,en tondant la pelouse au printemps.
    Sommes-nous vraiment sur le chemin des lendemains qui chantent?

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