Ce livre a eu un impact indéniable sur la prise en compte de la problématique du changement climatique dans les programmes de partis politiques. Personnellement, je suis très branché sur le sujet depuis pas mal de temps et il me semble qu’il ne faut pas nécessairement militer chez Ecolo pour y être sensible. Dans notre commune, nous avons mené énormément d’actions en faveur de la diminution de nos émissions de CO2, déjà avant 2006, ce qui a poussé le parti Ecolo local à ne pas présenter de liste aux dernières élections communales, mais plutôt de faire figurer un de leur candidat sur la liste de la majorité sortante. Le livre de Nicolas HULOT est rempli de bonnes intentions, de constatations très justes sur l’état de la planète. Je ne suis pas certain de la faisabilité de toutes les mesures qui y sont proposées, notamment l’instauration d’une taxe carbone qui viendrait s’ajouter à la taxe intérieure sur le produits pétroliers pour en réduire la consommation. En pleine période d’inflation galopante, je doute qu’une telle mesure soit réaliste!
L’ouvrage débute par la lettre envoyée en 2007 par l’auteur à tous les candidats à l’élection présidentielle française, dont voici le résumé usuellement proposé :
LETTRE OUVERTE AU FUTUR PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE
Mesdames, Messieurs les candidats à la Présidence de la République,
Au moment où elle s’apprête à faire un choix politique majeur en désignant un nouveau président de la République, la France a rendez-vous avec son avenir. L’humanité est aujourd’hui menacée par une crise écologique et énergétique sans précédent qui amplifie et accélère toutes les tensions entre les hommes sur la planète. Comment l’éviter ? Nous n’avons pas d’autre alternative que d’engager une profonde mutation économique, sociale et culturelle de nos sociétés, qui s’appuie sur une mobilisation collective. Je propose qu’elle s’organise autour d’un «Pacte écologique ». Un nouveau contrat pour une nouvelle donne.
C’est l’heure de la vérité et de l’action
L’avenir de la planète et de ses habitants dépend désormais de la manière dont nos sociétés vont se conduire. Nous devons impérativement opérer une évolution en profondeur vers d’autres façons de produire, de travailler, de consommer, de se nourrir, de se loger, de se déplacer, de se chauffer… L’emploi, l’activité économique, la solidarité, la démocratie, le bien-être de tous en dépendent. Quelles sont aujourd’hui vos propositions ? Ferez-vous des enjeux écologiques une priorité nationale ? Il est temps, mesdames et messieurs les candidats, de passer enfi n à l’action. Notre avenir à tous dépend de vos choix.
Un état d’urgence planétaire
Les bouleversements liés au changement climatique ou aux pénuries de ressources sont déjà là. L’ensemble des observations scientifiques le confirme. L’humanité toute entière est menacée. Les populations les plus démunies sont les premières frappées par les innombrables sécheresses, inondations ou cyclones, dont les terribles images sont entrées dans la banalité de notre quotidien télévisuel. C’est la raison première de l’urgence de la mobilisation.
La crise écologique amplifie d’autres crises économiques et sociales.
Dans un monde frappé par le chômage, la précarité, les exclusions, le péril écologique n’est pas nécessairement perçu comme la plus grave des menaces. Pourtant l’ensemble des facteurs de la crise écologique amplifie les tensions et en génère de nouvelles : insécurité sociale et sanitaire, fragilisation économique, migrations internationales, conflits pour l’accès aux ressources. Loin d’ignorer les enjeux sociaux et les inégalités mondiales, l’impératif écologique permet de les prendre en compte pour éviter de les aggraver. Ce n’est pas une priorité, c’est la priorité.
Ni à gauche, ni à droite, mais au-dessus
La crise écologique, parce qu’elle est inédite et d’une ampleur inégalée, pose des questions et suggère des réponses qui vont au-delà des clivages politiques. Elle ne peut plus être un objet de stratégie électorale. Elle est une cause commune. Le défi écologique, une chance unique Le progrès s’est transformé en risque pour l’humanité, mais le risque peut à son tour devenir une chance. Nous avons les cartes en main. Nos capacités techniques mettent d’ores et déjà à notre disposition des outils pour réagir. Nous savons économiser l’énergie, produire proprement, recycler. Le moment est venu de passer à l’acte à grande échelle. Les mesures nécessaires, si contraignantes qu’elles puissent apparaître aujourd’hui, génèreront demain une fantastique créativité industrielle, stimuleront la recherche scientifique, découvriront de nouveaux gisements d’emploi. La « révolution » écologique est porteuse de nouvelles activités, d’une nouvelle ère économique et sociale, et d’améliorations de la condition humaine. La prise de conscience progresse. Les signes d’encouragement se multiplient : notre campagne Défi pour la Terre a déjà rassemblé plus de 600 000 personnes, 52% des Français souhaitent que la protection de l’environnement soit inscrite parmi les objectifs prioritaires du futur Président. Le message est clair ! A vous maintenant de vous engager dans ce combat, d’encourager un mouvement collectif vers une mutation des structures de la société et des comportements de chacun.
Signez le Pacte écologique
La première décision à prendre, madame ou monsieur le futur président de la République, est d’enclencher ensemble la dynamique collective, en rassemblant ceux qui, à gauche, à droite ou ailleurs, sont décidés à relever le principal défi du temps présent. Le Pacte écologique est soumis à la signature et à l’adhésion de tous ceux qui le souhaitent. Il n’est ni un accord entre appareils politiques ni un programme de gouvernement, mais l’affirmation d’une volonté collective qui dépasse les querelles partisanes. C’est une première étape dans la mobilisation populaire.
Nicolas Hulot
Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme