Niveau maximal de la menace terroriste à Bruxelles et niveau trois chez nous, les attentats de Paris n’ont pas fini de susciter inquiétudes , questions et commentaires. Comment améliorer la sécurité et donc rassurer la population ? Quels conséquences pour les zones de polices et les communes transfrontalières ? Comment lutter contre la radicalisation ? Eric Thiébaut député fédéral , et bourgmestre d’ Hensies est aujourd’hui Face à Vous.
Ce lundi 16 novembre, j’ai réuni les responsables des mosquées de la commune avec mon Commissaire pour les appeler à un maximum de collaboration dans la lutte contre le radicalisme et le terrorisme.
Dans un climat tendu où les amalgames n’épargnent pas la communauté musulmane, j’ ai rappelé que le dialogue était primordial.
Nous avons deux mosquées ici à Hensies, l’une turcophone et l’autre arabophone, il est donc important de réagir à la suite des attentats de Paris . Nous avons tenu à rencontrer les responsables de deux mosquées le plus rapidement possible après les attentats afin de rappeler qu’une collaboration avec la police est primordiale. Si un cas de radicalisation devait être repéré, ils doivent avertir les autorités compétentes .
J’ai également souhaité saluer le bon dialogue qui s’est installé entre tous les intervenants. Nous avions déjà procédé de la sorte après les attentats de Charlie Hebdo. Je sais que les responsables de mosquées resteront attentifs .
Monsieur le Maire, Messieurs les Adjoints au Maire,
Mesdames et Messieurs les Echevins, les conseillers communaux et du CPAS,
Mesdames et Messieurs les Enseignants,
Mesdames et Messieurs les musiciens,
Mesdames, Messieurs, chacun en vos titres et qualités,
Chers enfants,
Depuis des décennies les habitants de notre commune ont toujours été très attachés à la commémoration de l’anniversaire de la fin de la première guerre mondiale.
Traditionnellement c’est aussi pour nous l’occasion de rendre hommage aux 23 soldats français tombés à Thulin en 1940 lors des premières confrontations avec l’envahisseur allemand. Je remercie le Maire de Saint Aybert et ses adjoints de partager avec nous ce devoir de mémoire.
Je remercie aussi tout particulièrement les enseignants et les enfants de nos écoles pour leur présence et leur contribution à cette cérémonie du souvenir.
Le devoir de mémoire est essentiel, il doit se transmettre de génération en génération. Depuis 9 h ce matin j’ai rappelé les noms des victimes des 2 guerres inscrits sur tous les monuments des 4 villages de notre entité. Ce geste simple et symbolique est une marque de respect pour celles et ceux qui ont donné leur vie pour défendre nos libertés. Notre devoir est de veiller à ce qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli.
Les 2 guerres furent sources de grandes souffrances pour nos populations : des jeunes hommes séparés de leur famille pour aller combattre, des pères, des fils dont certains ne sont pas revenus, dont certains ont été prisonniers en Allemagne durant plusieurs années… L’évacuation pour des centaines de milliers de Belges, et puis l’occupation la privation pour les enfants, la peur des bombardements…
Ces guerres ont poussés des hommes à accomplir parfois des actes d’une incroyable bravoure, mais aussi hélas souvent d’une incroyable cruauté.
Pour nous évidemment, tout cela paraît bien lointain, tout cela paraît irréel et les images que nous en avons sont celles de films ou de documentaires à la télévision.
Mais malheureusement, pour des millions de personnes dans le monde la guerre est une réalité quotidienne. Beaucoup sont forcés de fuir les persécutions qu’ils subissent chez eux, comme l’on fait 2 millions de Belges en 1940.
Aujourd’hui, nous savons que l’Europe est confrontée à l’arrivée d’un nombre inhabituel de candidats réfugiés. Nous avons tous en tête les images de migrants entassés dans des embarcations par des passeurs sans scrupules. Nous savons que des milliers sont morts noyés en Méditerranée. Et je suis certain que vous gardez tous en mémoire le souvenir de ce peltit garçon syrien échoué sur une plage touristique de Turquie.
Les Syriens sont coincés entre un dictateur qui n’hésite pas à faire massacrer son propre peuple et les terroristes de l’état islamique. Dans ces conditions un quart des habitants du pays ont pris la fuite. C’est plus de 4 millions de Syriens qui sont partis, dont 2 millions sont en Turquie.
La Belgique est évidemment sollicitée comme tous ses voisins européens.
Et je crois qu’il est du devoir de toutes les communes de notre pays de participer à l’accueil des gens qui fuient la guerre. Chacun doit le faire en fonction de sa taille et de ses moyens. Les états européens ont décidé d’accepter un nombre de réfugiés équivalent à 1 pour 1000 européens. Notre Cpas s’est inscrit dans cette logique.
C’est ainsi que nous comptons parmi nous 4 Syriens depuis juin dernier.
Ils ont accepté de participer à cette cérémonie du 11 novembre 2015 et leur présence aujourd’hui nous rappelle combien la paix est un bien très précieux qu’il faut protéger. Elle nous rappelle notre chance de vivre dans un pays prospère. Elle nous démontre aussi combien certains clichés et à priori répandus dans l’opinion publique sont ridicules. Non ce ne sont pas des terroristes, non ils ne sont pas dangereux et non ils ne viennent pas chez nous juste pour profiter de notre protection sociale. Dans leur cas ce sont des ingénieur, architecte et avocat qui sont ici depuis 3 mois sans que personne n’ai pratiquement remarqué leur présence…
Mesdames, Messieurs,
On a tendance trop souvent à l’oublier, mais la construction européenne a permis à la plupart d’entre nous de ne pas connaitre de guerre depuis notre naissance, alors même que certaines générations passées ont subit deux guerres mondiales en 30 ans !
Mais l’Europe est à un tournant de son histoire. Il faut bien avouer que les autorités européennes peinent à résoudre par exemple la crise des migrants. Nous vivons aussi dans une Europe qui prône des politiques d’austérité et engendre le dumping social.
De nombreux peuples sont tentés par le repli identitaire, les nationalismes progressent… Et la situation économique actuelle dans certains pays évoque pour moi celle de l’Allemagne des années 30 qui a vu l’ascension du nazisme.
Il convient donc de rester vigilant et se souvenir des paroles de John Kennedy :
« Ne nous reposons pas sur nos acquis, mais efforçons-nous de construire la paix, de vouloir que la paix soit dans le coeur et dans l’esprit de chacun »
Je vous remercie pour votre attention.
Eric THIEBAUT, Bourgmestre de Hensies
Faisant suite à ma visite du palais de Justice de Mons de début juillet, j’ai interpellé ce mercredi 7 octobre le Ministre de la Justice pour lui faire part de l’état vétuste dans lequel se trouve le Tribunal situé à la rue de Nimy.
Je l’ai invité à prendre des initiatives pour l’entretien et le rafraîchissement rapides du bâtiment. Dans un souci de sécurisation du Tribunal, je lui ai également demandé de trouver des réponses efficaces pour pallier au manque de place relatif au stockage des armes et des pièces à conviction !
Parmi les éléments de réponse, je retiens :
– Les services du Ministre de la Justice cherchent une solution pérenne en ce qui concerne le dépôt des pièces à convictions et la volonté de désengorger la zone de stockage.
– Le Ministre confirme la présence de 6000 armes stockées au palais de Justice de Mons. C’est une quantité énorme qui constitue un danger pour l’ordre public et qu’il convient de solutionner au plus vite !
– En ce qui concerne l’entretien du palais et les investissements prévus à cet effet, le Ministre évoque le lancement d’une étude d’ici la fin de l’année sur l’état du bâtiment et les mesures à prendre. Pour moi, il n’est pas nécessaire d’attendre une étude pour entamer des travaux de rafraîchissement et de peinture des lieux.
J’ai donc explicitement invité le Ministre de la Justice à se rendre sur les lieux pour constater de visu la situation !
Le députés socialistes siégeant en commission de l’Intérieur de la Chambre sont intervenus afin d’obtenir des précisions de la part du directeur du CGRA, instance centrale et indépendante de la procédure d’asile, sur le thème de « la crise de l’Asile ».
Plusieurs questions et constats ont été posés :
Sur la limitation de l’enregistrement des réfugiés au niveau de l’Office des Etrangers à 250 inscriptions / jour :
Pour le groupe socialiste, cette limite de 250 n’a semble-t-il aucun fondement légal ou juridique. Le CGRA a déjà été amené à traiter des flux de dossiers beaucoup plus importants. Il a ainsi demandé au directeur s’il pensait que son institution n’était pas en mesure de faire face à un nombre de dossiers supérieur. S’il aurait besoin de moyens plus importants pour gérer la situation ? A combien de personnes évaluait-il ces besoins ? Dans quelles fonctions en particulier ? A ce jour, quel est le temps nécessaire en moyenne pour rendre une décision ?
Sur le taux de reconnaissance :
Il apparait que, parmi les demandeurs concernés, les syriens et les irakiens sont particulièrement représentés. Ces deux nationalités bénéficient d’un taux record de décisions favorables à un statut de protection, qu’il s’agisse de la protection subsidiaire ou du statut de réfugié : 97% pour les syriens, 81,5% pour les irakiens.
Les députés socialistes ont demandé confirmation de ces chiffres ? Dans ce contexte, ils ont demandé au directeur du CGRA s’il pouvait éclairer les députés sur la campagne lancée par le Secrétaire d’Etat en direction des irakiens ? Si, comme le laisse penser le gel des decisions sur les ressortissants de ce pays, une réévaluation de la situation locale est en cours, sur quoi cette campagne se fonde-t-elle?
Sur la protection de groupes spécifiques (LGBT, Roms, …) :
Les députés ont demandé si notre procédure était suffisamment attentive à leurs besoins spécifiques ? En particulier lorsque ces personnes sont issues de pays considérés comme « sûrs » ? Par ailleurs, en ce qui concerne les personnes victimes de torture, le groupe socialiste a demandé si le CGRA disposait d’assez d’équipes en charge de l’accompagnement psychologique.
Sur la liste de pays sûrs :
Les questions suivantes ont été posées: sur quelle base détermine-t-on que telle ou telle région d’un pays en guerre est à considérer comme « sûre » ? Comment apprécier le fait que d’un pays européen à l’autre, la liste des pays sûrs change ? Que la France, par exemple, n’ait pas les mêmes pays sûrs que la Belgique ? Vos équipes sont-elles associées à la définition de ces zones ? Faire de telles différences est-il pertinent lorsqu’on parle d’Etat dont l’appareil d’état, justement, est fragilisé par une situation interne particulièrement difficile ?
Sur la création de Hotspots aux frontières de l’Union européenne :
La philosophie de cette proposition serait de faire opérer par une instance extérieure le travail d’enregistrement opéré sur le territoire par le CGRA (puisque c’est bien le CGRA qui, aujourd’hui, juge non fondée une demande d’asile qui serait introduite par un migrant qui ne peut être considéré comme un réfugié ou un bénéficiaire de la protection subsidiaire).
Les députés socialistes craignent que la création de ces hotspots revienne à re-mélanger migration et asile. Ils ont demandé si l’on ne risque pas de voir des demandeurs d’asile qui ont des bonnes raisons de solliciter l’asile, payer les pots cassés ? Ne devrait-on pas plutôt activer la directive protection temporaire et confier aux instances d’asile spécialisées le soin de distinguer les réfugiés des autres, avec leur expertise ? Quel impact pensez-vous que cela pourrait avoir sur le travail du CGRA ?