Insécurité dans les gares – ma première intervention en séance de la Chambre

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Le président: Je donne la parole à M. Thiébaut pour sa première intervention devant notre parlement. Félicitations!

 Eric Thiébaut (PS): Monsieur le président, je vous remercie. Madame la ministre, la semaine dernière, en commission de l’Infrastructure, vous nous avez livré les chiffres des agressions sur le personnel de la SNCB, sur les lignes et dans les gares, pour l’année 2007. Ces chiffres ont été répercutés abondamment dans la presse du week-end.

Il est vrai qu’ils sont interpellants. Vous nous avez dit que les agressions se produisaient davantage sur les lignes au trafic le plus intense; c’est assez logique. En tête de ce malheureux classement, nous trouvons donc la ligne Bruxelles-Malines avec 60 agressions en 2007.

Vient ensuite la ligne Bruxelles-Nivelles avec 58 agressions et la ligne Bruxelles-Midi – Bruxelles-Nord avec 39 agressions. Mais j’ai davantage été interpellé par les agressions dans les gares. Arrive en tête de ce classement la gare de Mons avec 8 agressions en 2007, devant Mol avec 5 agressions, Mouscron avec 5 agressions et la gare de Liège-Guillemins avec 3 agressions. Pourquoi la gare de Mons, qui n’est pas la plus importante de ce pays, arrive-t-elle en tête de ce classement?

J’ai mené ma petite enquête sur le terrain. J’ai ainsi appris que, depuis deux ans, on avait réduit le nombre de personnel de B-Security dans les gares. En effet depuis deux ans, on est passé de 19 à 9 personnes pour ce service. Je voudrais que vous vous renseigniez par rapport à ce fait, pour déterminer s’il y a une corrélation entre le nombre d’agressions à Mons et les mesures qui ont été prises.

De manière plus générale, Mme Colette Burgeon l’a dit, ce n’est pas la première fois qu’on se tracasse de la problématique de l’insécurité dans les trains et dans les gares. En allant voir ce qui s’est fait dans le passé, j’ai vu que dans le plan d’action de la SNCB 2003, toute une série de mesures avaient été prévues. J’en ai retenu trois, notamment l’augmentation possible du nombre de gardes de B-Security, du nombre de caméras dans les gares. En 2003, il y avait 300 caméras et on parlait d’amener ce nombre à 1.500. À cet égard, je souhaiterais obtenir une réponse le plus rapidement possible.

On avait également prévu pour augmenter la sécurité dans les trains de réduire la taille des trains qui circulent en heures creuses, de manière à ce que les voyageurs n’éprouvent pas un sentiment de solitude qui augmente le sentiment d’insécurité dans les trains. J’avais déposé ma question lundi matin et une agression est survenue mercredi matin! D’après les renseignements que j’ai recueillis du personnel de la SNCB, l’agression a été terriblement violente. Deux accompagnateurs de train ont été violemment battus par quatre personnes dans la commune de Mme Jacqueline Galant.

On peut comprendre le mouvement de grève qui s’en est suivi. Avez-vous l’intention de proposer des mesures concrètes pour les jours qui viennent au sujet de la situation particulière de Mons et de la ligne Mons-Bruxelles? Pour terminer, j’ai appris également qu’un groupe de réflexion mêlant syndicats et direction de la SNCB planchait sur des mesures concrètes pour augmenter la sécurité. Avez-vous des échos du travail de ce groupe de réflexion? A-t-il déjà avancé des mesures concrètes et dans ce cas, ces mesures ont-elles déjà été budgétisées?

Inge Vervotte, ministre: Monsieur le président, chers collègues, la violence dans les trains et les gares est inacceptable. Nous mettons tout en œuvre pour combattre ce fléau et essayer de garantir la sécurité des usagers et naturellement des employés également. C’est la raison pour laquelle la SNCB a développé un plan d’action comportant 44 mesures très concrètes.  Nous n’avons pas ici le temps de discuter de ces 44 mesures mais nous pourrons le faire en commission. Ces mesures concernent notamment la prévention, l’intervention et la formation.  Pour ce qui est de la gare de Mons, il y a un numéro de téléphone spécifique pour les interventions immédiates en cas d’urgence. Mais comme vous le disiez, une brigade est affectée à la gare de Mons et nous avons décidé de la renforcer. Elle va passer de 16 à 40 personnes. La mise en place de caméras est prévue pour l’été 2008. En ce qui concerne la gare de Braine-le-Comte, il n’est pas envisagé d’installer une antenne de Securail car cela ne résoudra pas la problématique actuelle qui concerne plutôt les trains. Un groupe de travail a été mis sur pied réunissant la police fédérale, la police des chemins de fer et Securail pour examiner les mesures spécifiques à prendre pour la ligne 96. Nous avons également pris des mesures. La présence de brigades trains a été renforcée à raison d’une augmentation des escortes de 600%, ce qui représente 3.000 escortes. Nous avons pris contact avec la police locale et nous lui avons demandé de renforcer sa présence dans les gares. Braine-le-Comte et Soignies font aussi partie du projet Malaga. Nous avons décidé d’accélérer l’installation de caméras dans ces deux gares. Chers collègues, nous suivrons attentivement ce dossier très important et, si nécessaire, nous prendrons des mesures supplémentaires.

Eric Thiébaut (PS): Madame la ministre, je vous remercie pour tous ces éclaircissements. Pour conclure mon intervention, je voudrais simplement ajouter que le service minimum qu’on doit vouloir pour la SNCB, est d’abord d’assurer une sécurité maximale aux usagers et aux travailleurs. Tel doit être l’objectif principal, notre priorité. C’est mon avis personnel et je crois aussi, celui de mon groupe.  Pour le reste, je vous donne ma confiance pour l’action que vous allez mener puisque vous n’êtes pas responsable de ce qui s’est passé précédemment.  C’est un grand défi pour vous d’améliorer les chiffres et statistiques que vous nous avez livrés la semaine dernière. J’espère que dans quelques mois, on pourra revenir avec de meilleurs chiffres.

http://www.lachambre.be/streaming/getPage.asp?page=2&itemGUID=20080124-1&original=true

1 réponse
  1. Gamegie
    Gamegie dit :

    Merci pour cette intervention
    Mon fils, scolarisé à Mons, est beaucoup rassuré.
    Espérons toutefois que l’éducation finira par prendre le pas sur la présence policière, mais c’est un autre débat.

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