Dans une récente interview au journal La Province, Eric Thiébaut a présenté son projet  politique pour Mons-Borinage et a fait part de sa vision pour l’avenir de la région. Plusieurs thèmes ont été abordés : Mons 2015, la Task Force, le développement économique, la formation,  l’évocation d’un « Plan Marshall borain » ou encore la lutte contre les incivilités au niveau communal.  Extraits :

Sur Mons 2015 :

« Mons 2015 est une chance, une opportunité pour toute la région. Mais à un an de l’échéance, si de bonnes choses sont lancées comme événements d’ampleur, on voit beaucoup moins avancer l’implication de la population. Or, c’est ce qu’on ne doit surtout pas râter ! Là il y a du travail à faire ! L’objectif est d’attirer du monde chez nous. L’impulsion donnée au monde culturel ne doit pas tomber après Mons 2015 ».

« Il n’est pas trop tard pour les possibilités de collaborations avec les communes. Le « Grand 8 » (8 semaines de fêtes dans le Grand Mons), voilà typiquement un événement qui peut être transposé aux autres communes de Mons-Borinage ! J’imagine très bien faire la même chose avec les associations des différents quartiers de ma commune, et obtenir le label Mons 2015 »

« Hensies, Quiévrain et Honnelles se sont associées aux 6 communes françaises limitrophes pour définir un « projet de territoire . Nous voulons monter un spectacle sur Moneuse, le célèbre bandit du 18è siècle. Le spectacle devrait être monté à Montroeul-sur-Haine, à Audregnies et à Montignies-sur-Roc. Le monde associatif sera impliqué : figurants, réalisation des costumes,.. »

« Mons 2015 doit aussi montrer que la région Mons-Borinage peut unir ses forces autour d’un projet fédérateur. Pour moi, c’est une sorte de projet pilote pour d’autres réalisations, dans le domaine économique. »

Sur un « Plan Marshall  Borain » :

« Le plan Marshall en Wallonie donne de bons résultats. Mais j’ai l’impression qu’il en faudrait un par région. On n’a pas les mêmes besoins à Mons-Borinage qu’à Wavre ou à Arlon ! Les pouvoirs locaux doivent jouer un plus grand rôle, sans compter sur une action externe. Etablissons pour notre région un plan de relance appuyé sur toutes les communes, la province, les intercommunales et les acteurs privés qui voudront s’impliquer. En tant que président de la fédération du PS, je peux donner une impulsion, mais je pense qu’une telle initiative doit transcender les partis politiques »

Sur la formation :

« La formation doit constituer la priorité de ce plan Marshall pour Mons-Borinage ! Il faut réunir tous les acteurs de la formation autour d’une table. Chaque semaine, une dizaine de personnes viennent me solliciter pour un emploi. Mais ces gens ne sont pas formés à un métier. Je m’entends dire : «  Je veux travailler à la commune ». Je demande : « et que veux-tu faire  ?Et là c’est l’étonnement ! Il est là le problème ! Aujourd’hui, un électricien ou un maçon, il a du travail ! C’est pourquoi, j’oriente certaines personnes qui viennent me solliciter vers des formations du Forem. C’est notre responsabilité politique de les guider, leur montrer un chemin. »

 Sur la « Task Force » :

« Nous réunissons tous les élus, de toutes tendances politiques, au bénéfice de l’ensemble de la région. Nous sommes allés voir le Ministre de la SNCB pour lui présenter nos doléances sur le plan d’investissements et nous nous sommes réunis récemment pour se mettre d’accord sur les dossiers à défendre. »

« La task force soutient des projets comme la réouverture de la ligne Valenciennes-Mons. Nous devons aussi lutter pour obtenir une entrée/sortie d’autoroute supplémentaire à Quaregnon. C’est très important pour soutenir l’activité économique et pour désengorger le viaduc de Saint-Ghislain ».

« On voudrait réunir les trois gros groupes hospitaliers de la région autour d’une table. Il faut trouver un terrain d’entente, pour le bien des patients comme du personnel. Qui fait quoi ? Par exemple, la chirurgie cardiaque : on ne peut pas la faire à trois endroits différents en même temps. On ne le pourra pas. D’ailleurs, ce ne sera jamais accepté par l’INAMI ! Il faut que chaque groupe hospitalier développe son domaine d’excellence. »

Sur la lutte contre les incivilités :

« Je vais inviter tous les bourgmestres socialistes à une réflexion sur la nouvelle loi sur les sanctions administratives. J’aimerais qu’on présente une position commune, notamment par l’instauration des prestations citoyennes. Par exemple : quelqu’un qui est pris en train de faire des tags. Il a le choix : soit il travaille 2 jours au nettoyage, soit il paie l’amende. C’est possible grâce à la nouvelle loi, mais c’est à chaque commune de décider si elle applique ou non cette disposition. »

« Autre point intéressant : aujourd’hui les communes peuvent décider de demander à ce que les amendes pour stationnement soient versées directement dans les caisses communales. Ce qui est non négligeable ! »

Les résultats publiés récemment par le groupe Sud-presse, en collaboration avec l’IDEA, viennent de révéler que Hensies est la deuxième commune la mieux égouttée sur l’ensemble des 13 entités de Mons-Borinage.

Aujourd’hui, alors qu’un décret européen demande d’atteindre un taux de minimum 98 % d’égouttage collectif, Hensies fait partie des trois communes respectant déjà la norme européenne.

Entre Frameries et Quiévrain, Hensies arrive, en effet, en deuxième place avec 98,20% d’égouttage public. Pour le total entre l’égouttage géré par la commune et celui géré par l’IDEA, seulement 1.995 mètres de voiries n’y sont pas encore égouttées.

Il s’agit d’une information d’autant plus appréciable que l’enquête révèle que de nombreuses communes de Mons-Borinage sont encore à la traîne , faisant ainsi de Hensies un exemple à suivre en matière d’égouttage collectif

Eric Thiébaut a interrogé le Gouvernement fédéral pour le sensibiliser sur les craintes que suscite l’obligation formulée aux restaurateurs d’installer des caisses enregistreuses intelligentes.

Pour le député fédéral, si la lutte contre la fraude et le travail au noir doivent constituer, à juste titre, une priorité pour le gouvernement dans le contexte actuel, il n’en demeure pas moins qu’il convient d’être attentif à la situation de certains restaurateurs en ce qui concerne le maintien de leur activité. Dès lors, il a demandé au gouvernement si un plan de soutien était prévu pour le secteur de l’horeca.

A ce sujet, le député a demandé des explications sur la récente prise de position du gouvernement fédéral qui avait annoncé que « les restaurants qui fourniraient le plus d’efforts seraient davantage récompensés ». En effet, selon les autorités, « dix pour cent de l’argent que les autorités récupéreront grâce à la lutte contre le travail au noir dans le secteur de l’horeca seront redistribués aux restaurateurs »

Dans sa réponse, le Secrétaire d’Etat à la Lutte contre la fraude sociale et fiscale a indiqué les éléments suivants :

« Afin d’augmenter l’emploi et d’améliorer la compétitivité de nos entreprises, un certain nombre de mesures ont été décidées au sein du gouvernement. Une de celles-ci consiste à investir une partie du produit des mesures supplémentaires contre la fraude prises dans le cadre du budget 2013 dans les secteurs disposés à instaurer un système de contrôle relatif à l’enregistrement du personnel. En raison de l’instauration de la caisse enregistreuse et de l’enregistrement des travailleurs y afférent, le secteur de l’horeca entre en ligne de compte.

Il sera par ailleurs décidé, en concertation avec le secteur, de quelle manière cet investissement sera réalisé dans le secteur. En combinaison avec les mesures déjà décidées en matière de travail occasionnel et la réduction de charges prévue pour les contrats à temps plein, nous entendons aboutir à un plan global cohérent. Tous les entrepreneurs du secteur de l’horeca qui utiliseront le système de contrôle relatif à l’enregistrement du personnel, entrent en ligne de compte ».

Pour Eric Thiébaut, même si cette prise de position a de quoi rassurer, il convient de prendre les mesures de soutien nécessaires afin de maintenir l’emploi et l’activité dans le secteur de l’horeca.

Le député Eric Thiébaut a sensibilisé le gouvernement fédéral sur un phénomène qui touche de plus en plus de produits : « l’obsolescence programmée ». Celle-ci consiste en un stratagème par lequel un bien voit sa durée normative sciemment réduite dès sa conception, limitant ainsi sa durée d’usage pour des raisons de modèle économique.

Les entreprises sont, en effet, aujourd’hui, nombreuses à mettre en place des stratégies pour accélérer artificiellement l’obsolescence des produits, afin de favoriser leur renouvellement en raccourcissant délibérément leur durée de vie potentielle.

Conscient de cette situation, Eric Thiébaut a demandé au gouvernement de se pencher sur plusieurs propositions telles que : l’imposition de l’affichage de la durée de vie de ces produits sur leur emballage; l’obligation d’afficher des indications quant au caractère réparable des produits; ou encore l’adoption au niveau européen d’une directive de lutte contre l’obsolescence programmée.

En réponse, le Ministre de l’Economie a soulevé les points suivants :

« Au niveau belge, une garantie légale de 2 ans doit pouvoir être exercée soit par la réparation, soit par le remplacement du bien défectueux.

Pour lutter contre l’obsolescence programmée, il est irréaliste de prévoir des mesures nationales restrictives portant sur des produits circulant librement dans le marché unique. Les disparités entre les législations ou les mesures adoptées par les états membres peuvent engendrer des entraves au commerce et fausser la concurrence dans l’UE. Pour cette raison une approche européenne est nécessaire » selon le Ministre.

« Aujourd’hui, trop peu d’attention est donnée à la longueur du cycle de vie. L’absence du thème de l’obsolescence programmée dans la législation européenne a donné l’idée de communiquer sur ce sujet avec la Représentation belge auprès de l’UE. La Belgique a également soulevé cette problématique lors du Conseil européen consacré à la compétitivité, dans le cadre de la stratégie UE2020. D’ailleurs la représentation belge envisage d’aborder ce thème également dans le cadre de la révision de la directive 2012/19/EU (déchets d’équipements électriques et électroniques) ».

Le député Eric Thiébaut se réjouit de ces initiatives et encourage fortement le gouvernement fédéral belge à imposer le sujet de l’obsolescence programmée comme un des thèmes dans un futur plan fédéral développement durable ( PFDD )