Le 18 juin dernier, le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) était à Mons. Objectifs, visiter la prison et constater par lui-même la vétusté des lieux qui doivent être rénovés depuis plusieurs années déjà, et présenter aux syndicats son plan concernant la mise en place d’un service minimum. Dans un contexte particulièrement tendu, les agents pénitentiaires avaient décidé de lui tourner le dos et refusé de le rencontrer.

Récemment, j’ai donc interrogé le Ministre de la Justice pour revenir sur cette situation. “La protestation légitime des agents pénitentiaires contre votre projet de service minimum a occulté le débat sur la vraie raison de votre visite, à savoir la vétusté de l’établissement. Je vous ai plusieurs fois interrogé pour vous sensibiliser sur les conditions de travail pénibles du personnel de la prison de Mons. En plus du sous-effectif et de la surpopulation, les agents pénitentiaires doivent travailler dans un bâtiment vétuste, étroit et avec du matériel inadéquat.”

J’ai aussi rappelé que cette situation avait déjà été dénoncée dans un rapport de la section belge de l’Observatoire International des Prisons en janvier 2017. “Avez-vous pris conscience de l’état de vétusté de la prison de Mons ? Avez-vous pris conscience des difficultés auxquelles sont confrontés le personnel pénitentiaire et les détenus ? Quelles mesures et quel budget comptez-vous dégager pour améliorer le sort des travailleurs et détenus ? Dans quel délai des améliorations pourraient-elles être envisagées ?”

Des questions auxquelles le ministre de la Justice a partiellement répondu. “J’ai pu voir de mes propres yeux que la prison est vétuste et qu’elle présente de nombreuses lacunes. La situation est évidemment en lien avec l’entretien mais la vétusté est aussi liée à l’âge du bâtiment” , a précisé Koen Geens. “La Régie des bâtiments est chargée de répondre à nos besoins en termes d’infrastructures. Des demandes de travaux ont été transmises régulièrement et sont traitées au fur et à mesure.” Pour preuve, la nouvelle salle de visite est terminée tandis que le poste de contrôle et d’intervention bénéficie actuellement de travaux. La rénovation de la cabine à haute tension et de la cabine téléphone est prévue à court terme.

Enfin, le remplacement du système de caméras, la réfection des douches, des sanitaires et des locaux techniques, le remplacement de l’éclairage de sécurité et la rénovation de la cuisine du magasin sont en cours d’étude. Concernant un éventuel calendrier et les budgets prévus à cet effet, j’interrogerai tout prochainement le Ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, pour obtenir des informations précises.

 

Dans le cadre de la stratégie d’Infrabel de concentrer progressivement les postes de signalisation dans des centres plus grands, certains travailleurs ont exprimé des craintes quant à leur avenir. C’est le cas, par exemple, à la cabine de signalisation de Mons où des rumeurs de déménagement m’ont été exprimées lors d’une visite sur place.

Même si celle-ci a pu bénéficier du processus de centralisation et d’importants investissements en matériel informatique, il n’en demeure pas moins que la construction d’une nouvelle cabine de signalisation à Charleroi suscite des interrogations. Alors qu’en 2005, il restait encore plus de 350 postes de signalisation locaux, Infrabel compte désormais 31 salles plus grandes et il en restera moins à l’avenir. Les travailleurs se demandent donc où s’arrêtera ce processus et avec quelles conséquences pour leur emploi. Voici les questions que j’ai posées au Ministre de la SNCB :

1. Qu’en est-il exactement? Pouvez-vous rassurer les travailleurs de la cabine de signalisation de Mons quant à leur avenir? 2. Pouvez-vous garantir que celle-ci ne sera pas sacrifiée par une prochaine phase de réduction et par la construction d’une nouvelle cabine de signalisation plus moderne à Charleroi ?

Dans sa réponse, le Ministre s’est montré RASSURANT :

« 1. Infrabel s’est lancée dans un ambitieux programme de modernisation et de concentration des postes de signalisation. En 2005, le réseau belge comptait encore 368 postes de signalisation. La première phase de ce vaste projet (concentration vers 31 cabines) est, à ce jour, réalisée. L’objectif à terme est d’assurer la régulation du trafic depuis dix salles de commande modernes, parmi lesquelles une salle de commande à Mons. Un nouveau bâtiment abrite la cabine de signalisation de Mons depuis 2010. En juin 2017, une phase importante de la concentration est intervenue avec le transfert des activités du poste de signalisation de Tournai vers celui de Mons. En configuration finale, la salle de commande comprendra 24 postes de travail et gèrera le trafic sur 275 km de voies principales, dont les lignes 94 et 96 vers Bruxelles. 2. Infrabel me confirme que la cabine de signalisation de Mons sera à l’avenir aussi une des dix grandes cabines de signalisation. »

Au parlement fédéral, j’ ai de nouveau interrogé le Ministre de la Justice sur les solutions envisagées pour permettre le défilé historique Tanks in Town à Mons avec des chars étrangers datant de la guerre 40-45

Chaque dernier week-end d’août, des véhicules blindés de la Seconde Guerre mondiale déferlent sur la cité du Doudou. Tanks in Town célèbre ainsi la libération de Mons en 1944 par le 83e bataillon de reconnaissance de la 3e division blindée U.S. Et l’événement jouissant d’une renommée internationale attire les visiteurs par dizaines de milliers. Mais la 19e édition qui doit se tenir du 31 août au 2 septembre doit surmonter un obstacle de taille.

Depuis les attentats, les exigences du décret européen sur la démilitarisation des armes sont devenues plus drastiques. Si bien que les organisateurs de Tanks in Town rencontrent des difficultés pour faire venir des chars de l’étranger. Je me suis dès lors  inquiété de la situation à plusieurs reprises auprès du ministre de la Justice.

“Pour permettre la présence de ces chars, les organisateurs doivent pouvoir justifier leur démilitarisation via la délivrance d’un certificat. Or, en ce qui concerne les armes de la Seconde Guerre mondiale, les dispositions réglementaires actuelles ne permettent pas la reconnaissance de la neutralisation du matériel militaire effectuée dans un pays étranger.” Il y a deux mois, Koen Geens avait déjà répondu que ses services cherchaient activement une solution.

Aujourd’hui, je souhaite savoir si ces efforts portent leurs fruits et si la prochaine édition de Tanks in Town aura bien lieu. Koen Geens m’a confirmé que des réunions se sont tenues entre sa cellule stratégique, le Service fédéral des armes de mon administration et certains organisateurs de reconstitutions historiques de la Seconde Guerre mondiale.

“Un projet d’arrêté royal a été rédigé et fait actuellement l’objet de concertation avec le Banc d’épreuves des armes à feu et les services compétents de la Défense”, a ajouté le ministre dans sa réponse. “Cet arrêté fera ensuite l’objet de discussions avec les Régions compétentes pour l’importation.” Sans rentrer davantage dans les détails, Koen Geens a assuré qu’une solution concrète est en cours de recherche. Une solution qui est attendue avec impatience par les organisateurs.

 

 

 

Depuis bientôt 3 ans, le gouvernement Michel brandit l’enveloppe de 400 millions qu’il a dégagée en novembre 2015 pour affirmer avoir renforcé la lutte contre le terrorisme. Mais à entendre les services de sécurité, force est de constater que cette enveloppe s’avère totalement insuffisante pour leur permettre d’assurer leurs missions.

Alors que les constats de la Commission d’enquête ont été cinglants à l’encontre de nos services de renseignements, alors qu’elle a estimé à l’unanimité que la Sûreté de l’Etat devrait doubler ses effectifs pour assurer ses missions avec efficacité, la situation est loin de s’être améliorée depuis les attentats !

Alors qu’en 2008, le service occupait encore 633 équivalents temps plein, on est aujourd’hui face à un effectif similaire…  à 3 personnes près et ce, malgré une charge de travail qui a augmenté de manière exponentielle ces dernières années ! Pire, entre 2016 et 2017, la Sûreté de l’Etat a perdu 10% de son budget ! Un déficit préjudiciable que ne comblent absolument pas les 7 millions grapillés sur l’enveloppe ‘terro’. C’est une aumône au regard des besoins énormes de ce service essentiel pour notre sécurité !  On voit aujourd’hui qu’on est loin du compte et qu’on ne donne pas la priorité à la prévention et au traitement d’informations sensibles…

En outre, on nous annonce que la police locale et fédérale a obtenu une enveloppe plus conséquente de 130 millions d’euros, mais à quelles priorités ont-ils été attribués ?

C’est la transparence qui manque dans ce dossier : malgré nos interrogations répétées en commission, le ministre ne nous a toujours pas fourni  de compte-rendu détaillé sur l’affectation  des budgets supplémentaires obtenus, nous empêchant d’effectuer notre mission de contrôle parlementaire. Nous demandons à Jan Jambon de nous fournir un listing complet sur l’attribution de ces moyens.

Pour moi et le groupe PS de la Chambre, cette enveloppe montre aujourd’hui ses limites. Le gouvernement Michel doit réinvestir structurellement dans la sécurité !

J’ai de nouveau interrogé le Ministre Bellot à La Chambre cette semaine sur les raisons de son refus de relancer la liaison Thalys Wallon.

Les arguments qu’il avance ne tiennent pas vraiment la route :

  • Le Ministre affirme que le Thalys ne pourrait plus emprunter certains tronçons autour de la gare de Namur depuis qu’ils sont équipés du système ETCS (European Train Control System)

VRAI MAIS : Comment peut-on croire que ce problème technique ne peut pas être réglé sur un Thalys, alors  qu’il roule sur plusieurs pays européens et que l’ETCS est le système européen de contrôle des trains ?

  • Le Ministre affirme que le rétablissement du Thalys wallon couterait 7 millions d’euros.

OUI SANS DOUTES MAIS le Ministre ne dit pas combien couterait la solution de liaison alternative vers Paris via une ligne classique qui relierait Namur à Paris, via Maubeuge, Quevy, Aulnoye ou Charleville – Mézières.  Une alternative qui a de toutes façons déjà été enterrée par les Français…

  • Le Ministre affirme que le Thalys wallon n’était pas rentable.

A PROUVER : J’ai emprunté très régulièrement le Thalys pour Paris à Mons, ce dernier était chaque fois rempli et faisait le bonheur de nombreux habitants de Mons-Borinage.  Par ailleurs, avant sa disparition en 2014, le Thalys wallon avait battu son record de fréquentation avec 142.000 voyageurs…  Au contraire du Thalys en provenance d’Ostende qui lui connaissait peu de succès (deux fois moins de voyageurs).  Il semblerait que les responsables du nord du pays auraient accepté la suppression du Thalys flamand… si le wallon l’était également !

  • Le Ministre affirme que partant de Liège le Thalys wallon était beaucoup plus lent que par Bruxelles.

VRAI MAIS Le Thalys Wallon étaient surtout très intéressant pour les voyageurs le prenant à Namur, Charleroi et Mons ! Comme les Liégeois bénéficient de la liaison à grande vitesse vers Bruxelles, on pourrait d’ailleurs envisager le rétablissement du Thalys au départ de Namur.

Ce que je demande au Ministre Bellot, c’est simplement de rétablir ce qu’il y avait avant : un Thalys qui offre aux wallons une liaison rapide vers Paris chaque matin.

Voici l’intégralité de la réponse et de ma question adressée au Ministre de l’Intérieur sur le taux d’échec des candidats aux tests d’aptitude à la police de la route ». Commission de l’Intérieur du 21 mars 2018.

Monsieur le président, monsieur le ministre, vous connaissez la situation difficile de la police de la route, qui souffre d’un manque d’effectifs, et qui implique la nécessité de procéder à des recrutements urgents.

Vous comprenez dès lors que l’information parue il y a peu de temps dans la presse où l’on apprenait que plus de la moitié des candidats échouaient aux tests d’aptitude a suscité de nombreuses interrogations. Les témoignages recueillis auprès des policiers chargés du recrutement parlent d’un taux d’échec extrêmement haut, citant le Brabant où l’on dénombre 32 échecs sur 58! Aucun chiffre n’a été publié pour la province du Hainaut où le manque d’effectifs est criant. Mais si les estimations sont comparables à celles du Brabant, il va sans dire que les 83 engagements annoncés en début d’année vont mettre beaucoup de temps à se réaliser.

Parmi les causes évoquées pour expliquer ces échecs, les policiers dénoncent les conditions peu évidentes dans lesquelles se déroulent les tests d’aptitude, ciblant l’utilisation de motos trop vieilles et des moniteurs trop souvent absents. Ils remettent, par ailleurs, en cause le niveau de la formation donnée par l’Académie Nationale de Police.

Monsieur le ministre, quelles raisons donnez-vous pour expliquer ce taux d’échec aux tests de sélection? Quelle réponse comptez-vous apporter pour remédier à cette situation? Une révision dans la procédure de formation et de sélection est-elle envisagée? Si oui, la formation donnée au sein de l’Académie Nationale de Police fera-t-elle l’objet d’une réorganisation? Enfin, pourriez-vous me donner les chiffres concernant le taux de réussite dans la province de Hainaut?

04.02  Jan Jambon, ministre: Monsieur le président, monsieur Thiébaut, les emplois de motocyclistes de la police de la route sont considérés comme spécialisés et les exigences sont élevées pour y accéder, notamment lors des tests de sélection auxquels sont préalablement soumis les candidats. En effet, ces emplois requièrent un certain nombre de compétences très spécifiques afin d’être exercés à la fois efficacement mais aussi dans des conditions de sécurité dont on ne peut pas se permettre de faire abstraction. Ce degré d’exigence explique en grande partie le taux d’échecs rencontré.

L’utilisation de motos trop vieilles que vous évoquez ne constitue pas une explication convaincante pour l’échec d’un candidat. Les motos sont soumises à un entretien régulier. Si lors d’un test ou d’un exercice, elles présentent un quelconque défaut, elles sont immédiatement réparées ou remplacées. J’ajoute que lors des tests, un moniteur spécialisé doit être présent.

Il me semble opportun que les candidats soient davantage sensibilisés et conscientisés au degré d’exigence requis pour satisfaire aux tests d’aptitude préalables. À ce propos, il me revient des moniteurs spécialisés encadrant ces tests que certains candidats sont nettement mieux informés et préparés que d’autres. Je rappelle qu’il reste toujours loisible aux candidats de se procurer davantage d’informations et de précisions auprès de la police de la route.

Mis à part le fait que les échecs ne soient pas dus à des motos périmées, je peux vous rapporter que la police fédérale a pris également l’initiative d’acquérir de nouvelles motos dans le courant de l’année 2019.

Pour être bien compris, je dois souligner la grande différence qui existe entre les tests d’aptitude préalables auxquels sont soumis les candidats et la formation fonctionnelle spécialisée à laquelle ils participent ensuite s’ils ont satisfait à ces tests. La réussite de ces tests est donc, avant tout, conditionnée par les aptitudes de départ du candidat et par la manière dont il s’est informé et préparé quant aux exigences requises.

Hormis veiller à ce que les candidats soient mieux informés et préparer quant au déroulement des tests d’aptitude et de la formation, il n’y a pas de modification substantielle à l’ordre du jour à ce niveau. Je n’ai pas de raison objective de remettre en cause la qualité de la formation donnée au sein de l’Académie Nationale de Police et les niveaux de compétences et aptitudes qu’elle permet aux participants d’atteindre.

Enfin, dans le cadre de la dernière épreuve de mobilité de 2017 et pour toute la direction de la police de la route, le taux de réussite des tests d’aptitude moto est de 70 %. Il est de 55 % pour les tests d’aptitude auto.

Concernant la province du Hainaut, le taux de réussite aux tests d’aptitude auto est de 67 %. Le dernier test était prévu en date du 16 mars 2018 auquel devaient participer trois candidats. Il n’y a pas d’emploi motocycliste ouvert pour la police de la route Hainaut. Il n’y a donc pas eu de test d’aptitude moto.

 

04.03  Éric Thiébaut (PS): Monsieur le ministre, je vous remercie pour ces explications détaillées.

Il y a un besoin criant en personnel, notamment dans la province du Hainaut, pour ce service de police particulier. Finalement, peu de personnes réussissent l’examen. Y a-t-il un manque d’attractivité du job ou l’organisation de l’examen pose-t-elle problème? Ce sont là les questions que je me pose.

04.04  Jan Jambon, ministre: C’est plutôt lié à une mauvaise préparation des candidats. Je ne crois pas que ce soit votre propos mais nous n’envisageons pas de diminuer les normes. Nous constatons que certains candidats sont bien préparés et que d’autres pensent pouvoir réussir les tests parce qu’ils savent piloter une moto. C’est un manque de préparation.