Voici la réponse faite par le Ministre en commission.

Jo Vandeurzen, ministre: Selon l’article paru dans « La Dernière Heure », 23.245 conducteurs condamnés auraient choisi de purger une peine d’emprisonnement plutôt que de payer une amende. Ces chiffres ont trait à l’exécution des jugements prononcés par le tribunal de police de Bruxelles. De ces condamnés, seules 104 personnes auraient effectivement purgé leur peine.

Cette interprétation des données n’est pas exacte.Le journaliste de « La Dernière heure » s’appuie sur des statistiques provisoires du tribunal et du parquet de police de Bruxelles. Or ces données sont encore en ce moment affinées et corrigées.

Par ailleurs, le condamné ne dispose pas du tout du droit de choisir s’il va payer l’amende ou purger une peine d’emprisonnement. Dans le cadre d’une condamnation, il est toujours prévu une peine subsidiaire à l’amende éventuellement infligée.  Cette sanction subsidiaire consiste soit en une peine d’emprisonnement soit en une interdiction de conduire. Tout cela est régi par la loi.  Ladite sanction subsidiaire n’est pas exécutée que dans la mesure où il a été impossible de percevoir l’amende auprès du condamné. Ceci est le cas par exemple, lorsque le condamné s’avère être insolvable. Il n’est donc pas question d’un droit de choisir.

Sur la base des chiffres provisoires ­ je souligne encore qu’il s’agit de chiffres provisoires ­, 23.244 condamnés se seraient vu imposer une peine d’emprisonnement subsidiaire ou une déchéance subsidiaire du droit de conduire en 2007 parce qu’il n’a pas été possible de percevoir l’amende. Les chiffres provisoires indiquent à ce jour que 23.000 cas auraient trait à une peine d’emprisonnement subsidiaire mais il n’en est rien.

Il s’agit d’un chiffre global qui doit encore être scindé entre une rubrique « peines d’emprisonnement subsidiaires » et une rubrique « déchéances subsidiaires du droit de conduire ».

En outre, une peine d’emprisonnement principal a été exécutée pour 104 personnes. Ce chiffre ne représente donc pas 104 personnes sur 23.000 qui devraient purger une peine d’emprisonnement mais 104 personnes pour lesquelles la peine d’emprisonnement infligée a été mise en exécution.

Comme vous pouvez le constater, on doit être très prudent lorsqu’on effectue certaines déductions ou conclusions à partir de données provisoires, dans la mesure où cela peut donner une image déformée de la réalité ou mener à des conclusions erronées.

Eric Thiébaut (PS): Je remercie le ministre pour sa réponse.  J’attends les chiffres officiels.

Il est vrai qu’on a souvent tendance à considérer que les chiffres publiés par la presse ont un caractère officiel or ce n’est pas le cas.

Dans votre réponse, vous affirmez que le contrevenant n’a pas le droit de choisir entre ne pas payer et une peine soit de retrait de permis, soit de peine de prison. Ce n’est pas tout à fait exact car s’il décide de ne pas payer, il aura la peine d’emprisonnement. Cela revient à poser un choix.

Par ailleurs, ne pensez-vous pas qu’il serait opportun de proposer des peines alternatives autres que des peines d’emprisonnement lors de condamnations en raison d’infractions au Code de la route par exemple? On obtiendrait des résultats très différents dans l’application réelle des peines.

Jo Vandeurzen, Ministre: Madame la Présidente, je ne ferai bien entendu aucune déclaration sur le transfert ou non vers les Communautés de toute la problématique liée à la jeunesse ou sur la refédéralisation de la protection de la jeunesse. En effet, cette discussion ne relève pas du mandat du gouvernement intérimaire.
Je peux effectivement parler en termes généraux. Ces discussions sont probablement toujours menées avec des arguments budgétaires. C’est évidemment un peu trop facile. Une matière peut être refédéralisée si le niveau fédéral paie ou vice-versa, je trouve que ce n’est pas une bonne argumentation. Il est évident qu’en ce qui concerne le droit de sanctions vis-à-vis des jeunes ou la loi sur la protection de la jeunesse, de nombreuses autorités doivent dans tous les cas prendre leurs responsabilités. Et renvoyer cela vers la Justice sur base d’un argument budgétaire n’est peut-être pas la meilleure solution et pas l’argument le plus adéquat.
Je suis d’accord pour dire qu’il y a un manque de capacités et que nous devons donc analyser quelle solution nous pouvons y apporter. Le tout relève aussi bien des communautés que du centre fédéral « De Grubbe ». J’ai déjà répondu dans une autre question que nous prendrons également une initiative au niveau fédéral pour nos compétences.
Je mènerai prochainement une concertation avec les Communautés et l’Union des Juges de la jeunesse afin d’analyser comment arriver assez rapidement à un consensus sur le sujet. Dans tous les cas, il s’agit d’un débat plus profond, le cadre doit être plus large et ne pas être limité à l’extension du nombre de places. Nous devrons également nous pencher sur l’ensemble des moyens et l’encadrement en tant que tel. Cela doit être l’objet de la réflexion.
Eric Thiébaut (PS): Monsieur le ministre, je vous remercie. J’ai bien entendu votre position sur la refédéralisation de l’aide à la jeunesse. Vous n’y êtes pas très favorable et vous l’avez exprimé indirectement. Cela a le mérite d’être clair.
Pour le reste, j’entends que vous allez prendre des initiatives pour régler les problèmes et que vous êtes conscient du problème qui se pose en Communauté française.

Monsieur le Ministre,J’ai lu dans un récent article de la Dernière Heure que de nombreux automobilistes, près de 24 mille l’an dernier selon les chiffres du parquet, ont fait le choix, comme la loi le leur permet, de privilégier la peine de prison plutôt que de payer l’amende qui leur était réclamée pour une infraction routière.

S’il est clair que cette est parfaitement légale, je suis particulièrement interpellé par le fait que, sur 23.245 affaires où une peine de prison a été prononcée par un tribunal, seulement 104 conducteurs ont réellement effectué un séjour derrière les barreaux, faute de place !

Ainsi, de plus en plus de contrevenants ayant reçu leur billet d’écrou se voient signifier, en se présentant à la prison, qu’il n’y a pas de place et repartent chez eux en toute impunité… avec la possibilité d’être rappelés dès qu’une place se libère !

Face à ce constat, on peut légitimement se demander s’il est encore opportun de laisser la possibilité aux automobilistes contrevenants de brader une amende contre une peine de prison dont ils savent pertinemment qu’elle ne sera probablement pas appliquée.

A mon sens, il existe donc un risque de voir de plus en plus d’automobilistes opter pour cette voie pénale et un sentiment d’impunité risque de s’installer dans les consciences.

Aussi, Monsieur le Ministre, mes questions sont les suivantes :

Confirmez-vous les chiffres publiés par la DH affirmant que de plus en plus d’automobilistes contrevenants optent pour le séjour en prison ?

Confirmez-vous que sur 23.245 affaires jugées où une peine de prison a été prononcée, seuls 104 conducteurs ont effectivement effectués leur peine ?

A la lumière des chiffres qui précèdent, envisagez-vous, M. le Ministre, de prendre des dispositions pour éviter qu’à l’avenir, un trop grand nombre d’automobilistes contrevenants choisisse de ne pas payer leurs amendes ?

Camille DIEU et moi avons questionné ensemble la Ministre en charge de la SNCB sur le projet tramways entre Valenciennes et Quiévrain.  Voici le compte rendu de notre échange en commission

Questions jointes de

– Mme Camille Dieu à la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques sur « la liaison ferroviaire Mons-Quiévrain-Valenciennes »

– M. Eric Thiébaut à la ministre de la Fonction publique et des Entreprises publiques sur « le projet de tramway reliant Valenciennes à Quiévrain »

Camille Dieu (PS): Monsieur le président, madame la ministre, le dossier en question remonte à quelques années déjà. En effet, la liaison entre Quiévrain et Valenciennes est une ancienne revendication tant des usagers que des cheminots belges.

Un article intitulé « Les petites lignes de chemin de fer renaissent à la périphérie des villes », paru dans « Le Monde » du 6 avril 2005, livrait la liste des réouvertures françaises, dont celle de la ligne ferroviaire Quiévrain-Valenciennes.

En mai 2005, j’interrogeais le ministre de l’époque, à savoir M. Landuyt. Il me répondit qu’une étude sur la réouverture de cette ligne était reprise au contrat de gestion de la SNCB. Cette étude concernait essentiellement le trafic voyageurs et devait redémarrer dans un avenir proche, à la suite du lancement par la SNCF d’un cahier spécial de charges relatif à la finalisation du dossier. Bien entendu, plusieurs mois étaient nécessaires à l’obtention d’un résultat concret.

M. Landuyt ajoutait à l’époque que B-Cargo était intéressée par le projet et en effectuait la promotion auprès des instances locales, régionales, syndicales, nationales, belges et françaises depuis quatre ans. M. Landuyt nous précisait également qu’il souhaitait mettre en œuvre le plus rapidement possible un projet marchandises peu coûteux, dont les résultats seraient immédiats, sans attendre ceux de l’étude voyageurs de plus grande envergure.

En 2006, j’interrogeais le ministre Tuybens sur le même dossier. Il me répondit que le réseau ferroviaire français avait désigné un consultant privé, qui avait pris contact avec la SNCB et Infrabel afin de disposer d’une étude technique (coûts, etc.).

M. Tuybens me précisait alors que la SNCB et Infrabel avaient participé à une réunion du comité de pilotage en décembre 2005 à la sous-préfecture de Valenciennes en présence des forces vives régionales. Il apparaissait que la région Nord-Pas-de-Calais, la chambre de commerce ainsi que d’autres intervenants, dont B-Cargo, insistaient sur la réouverture de cette ligne tant pour le fret que pour le trafic voyageurs.

Les travaux étant de faible importance, selon M. Tuybens, la Belgique devait prévoir un budget de 2 millions d’euros. Les travaux pouvaient être terminés en 2010.

Du côté français, on a lancé la concertation publique sous l’égide de Valenciennes Métropole. M. Borloo, ancien maire de Valenciennes et actuel président de « Valenciennes Métropole », rêvait de mettre ce tronçon en service. Ce dernier n’avait plus été utilisé depuis 1954.

Si vous habitez Valenciennes et que vous vous rendez à Bruxelles, soit vous devez passer par Lille, ce qui est une absurdité, en accomplissant une « marche d’Echternach » et en prenant un TGV, soit vous passez par Quiévrain. La remise en service du tronçon Quiévrain-Valenciennes présentait tous les avantages.

Depuis octobre 2006, le projet français a évolué à son tour. Vu le succès du tramway à Valenciennes, la France avec le soutien du fonds FEDER, préfèrerait miser sur l’intermodalité puisque le tramway remplacerait le train et irait en 2011 jusqu’à la gare de Quiévrain, reliant ainsi Bruxelles à Valenciennes, ce qui représenterait de toute façon 13 kilomètres de voie à créer.

Je voulais connaître votre sentiment à cet égard. Etes-vous favorable à la remise en service de la liaison Quiévrain-Valenciennes pour lequel l’investissement du côté belge est très réduit puisqu’il y a moins d’un kilomètre de voie ferrée entre Quiévrain et Blanc Misseron à la frontière? Le tramway ne concernant que les voyageurs et pas le fret, savez-vous si la France est toujours intéressée par une exploitation de cette liaison ferroviaire pour le fret? Quelle est notre position? Si toutes les conditions sont réunies, comptez-vous reprendre cette liaison transfrontalière dans le prochain contrat de gestion de la SNCB, si tant est qu’on ne doive le faire que pour le fret?

Eric Thiébaut (PS): Je vais compléter l’exposé de Mme Dieu qui était parlementaire avant moi et connaît tout l’historique du dossier. Il se fait que je suis aussi bourgmestre de la commune voisine de Quiévrain et qu’à ce titre, j’ai été contacté par les autorités françaises au sujet du tramway, ce qui explique mon intervention d’aujourd’hui. D’une part, je suis très sensible au développement économique de la région de Mons-Borinage. Je souhaitais donc attirer votre attention sur ce projet transfrontalier de création d’une première ligne de tramway franco-belge qui permet de relier Valenciennes à Quiévrain et par extension Mons à Bruxelles.

À l’initiative du ministre Jean-Louis Borloo, maire en exercice de Valenciennes, et du SITURV (Syndicat intercommunal des Transports urbains de la Région de Valenciennes), les Français souhaiteraient effectivement étendre leur réseau actuel de tramways qui est en service aux alentours de Valenciennes depuis juillet 2006 et le faire aboutir outre la frontière franco-belge à la gare de Quiévrain. D’une longueur de 13,5 kilomètres, cette extension dont la mise en service serait effectuée dans le courant de l’année 2011 aurait pour caractéristique majeure de quitter la voie routière et d’aller partager la plate-forme de la voie ferrée internationale Valenciennes-Mons pour traverser la frontière et avoir son terminus dans la gare SNCB de Quiévrain.

De la sorte, la santé économique de nos voisins français autour de Valenciennes pourrait contribuer à dynamiser encore davantage une région de Mons-Borinage en moins bonne forme pour l’instant. Parmi les autres avantages, cette ligne constituerait aussi une facilité substantielle pour les voyageurs venant de Valenciennes et du Nord-Pas-de-Calais. Actuellement, comme ma collègue l’a dit, ceux-ci doivent souvent transiter par Lille pour rejoindre en train Quiévrain, Saint-Ghislain et Mons. En outre, cette liaison permettrait de mettre le centre de Valenciennes à 100 minutes à peine de Bruxelles grâce aux nombreuses liaisons ferroviaires existantes à la gare de Quiévrain.

J’entretiens des contacts avec les responsables du SITURV (Syndicat intercommunal des Transports urbains de la Région de Valenciennes) qui m’ont présenté récemment leur projet. Le président m’a rappelé voici une dizaine de jours, car il leur faut rencontrer dans l’urgence des décideurs de la SNCB. En effet, le SITURV a l’opportunité de recevoir deux millions d’euros de fonds européens dans le cadre du programme « Interreg », en collaboration avec un partenaire hollandais qui réalise une jonction ferroviaire entre les Pays-Bas et l’Allemagne. Or, pour eux, le temps presse, car ils doivent respecter les échéances afin de déposer le dossier franco-belge, et ils ne peuvent le faire s’ils n’ont pas obtenu l’accord des autorités belges sur l’utilisation des quelques centaines de mètres de voies désaffectées entre la frontière et la gare de Quiévrain.

Le président du SITURV, M. Decourrière, ancien député européen proche du ministre Borloo, et dont la fille siège comme ministre dans le gouvernement français, serait prêt à vous recevoir avec un membre du gouvernement français en vue de conclure et de médiatiser un accord.

Madame la ministre, pourriez-vous nous donner votre avis sur le projet et sur la proposition de rencontre? Pour ma part, j’estime qu’il s’agit d’un projet très novateur, dans la mesure où ce serait la première fois qu’une ligne de tramway traverserait une frontière nationale en Europe.

Je me permets également d’insister sur le caractère très urgent de ma demande pour les raisons évoquées plus haut. Je vous avais d’ailleurs confié un dossier en mains propres lors de la dernière séance plénière.

Inge Vervotte, ministre: Monsieur le président, dans le cadre du contrat de gestion actuel, une étude est en cours sur la desserte Valenciennes. Plusieurs scénarios ont été étudiés par les autorités françaises dont certains prennent en compte les trains de marchandises et d’autres privilégient le transport de voyageurs en train ou en tramway.

En juillet 2007, Infrabel a été informée par la commune de Quiévrain du projet de tramway Valenciennes-Quiévrain, développé par le SITURV. Une pré-étude démontre qu’il devrait être possible d’accueillir une voie de tram sur l’assiette de la ligne ferroviaire entre la frontière et la gare de Quiévrain, et ce, sans rendre impossible une éventuelle réouverture du tronçon d’une ligne Quiévrain-frontière. En novembre 2007, Infrabel a rencontré les services de la commune de Quiévrain à ce propos.

Depuis l’existence du projet de tramway, Infrabel n’a pas reçu d’information confirmant la poursuite du projet ferroviaire développé sur le territoire français. La presque totalité du tronçon de voie ferrée entre Quiévrain et Valenciennes est située en territoire français. La décision d’une réouverture éventuelle dépend donc essentiellement d’une volonté française.

Actuellement, la communauté d’agglomération de Valenciennes Métropole souhaite que soit créée une ligne de tram plutôt qu’une remise en service de la voie ferrée. La ligne de tram aboutirait sur la place de la gare même de Quiévrain. La réalisation sur le territoire belge des travaux nécessaires à la reprise de la liaison transfrontalière Mons-Valenciennes ne pose pas de problème spécifique à Infrabel. N’oublions pas qu’il s’agit d’un investissement de 50 millions d’euros par la France et seulement de 2 millions d’euros pour nous.

Au départ du projet, la France a toujours signalé son intérêt principal pour un trafic voyageurs plutôt que marchandises. Je traiterai le sujet lors des discussions concernant le nouveau contrat de gestion dont le light rail (investissement et exploitation) est un point de discussion. Cependant, comme vous le savez, pour ce dossier, tout dépend en premier lieu des décisions prises par la France.

Pour conclure, à ce jour, je n’ai pas reçu d’invitation à une rencontre de la part du président du SITURV.

Camille Dieu (PS): Quand ils parlent d’un tramway, s’agit-il d’un light rail?

Inge Vervotte, ministre: Je suppose.

Camille Dieu (PS): Les trams ne peuvent pas utiliser les voies de chemin de fer car l’écartement est différent. Il doit donc bien s’agir d’un light rail.

Cela me convient si l’on procède de la sorte et si cela n’entraîne pas d’investissements plus importants que ceux qui avaient été imaginés. Vous avez cité un chiffre de deux millions d’euros, ce qui était déjà le cas pour le train.

Sommes-nous intéressés par une ligne de fret? Dans l’affirmative, il s’agira alors d’un vrai train car on ne transporte pas de marchandises avec un light rail. Tant mieux si le projet de tram se réalise mais qu’en sera-t-il du transport des marchandises? Existe-il une étude à ce sujet? Le degré de nécessité est-il identique à celui identifié en 2003?

Eric Thiébaut (PS): Monsieur le président, je remercie la ministre pour ces éclaircissements. Je pense que dans les deux jours qui viennent, elle recevra certainement une invitation du président du SITURV car il est très pressé concernant ce dossier, qui est déjà bien engagé dans les services de la ministre.

En France, il y a une opposition citoyenne de certains villages pour la réouverture de la ligne. Les Français ont préféré utiliser un tramway qui rencontre un très grand succès dans le centre de Valenciennes. Le tramway qui serait en service serait du même modèle que celui de Valenciennes.

Cette utilisation du petit morceau de voies ferrées entre la frontière française et la gare de Quiévrain, qui ne fait que quelques centaines de mètres, n’hypothèque pas la future remise en service de la ligne pour du fret. Pour nous, c’est une opération qui n’hypothèque pas du tout les futures communications internationales en termes de transport de marchandises.

Comme ma collègue, je dirais que nous allons attendre de voir. Madame la ministre, je vais m’adresser au président du SITURV pour qu’il vous rencontre très rapidement à Valenciennes ou à Bruxelles.

Inge Vervotte, ministre: B-Cargo est intéressé; cela ne pose donc aucun problème de son côté. Mais tout dépend de la volonté française.

Eric Thiébaut (PS): Elle existe!

Voici le compte rendu de mon « interpellation » et la réponse de la Ministre Laruelle

Question de M. Éric Thiébaut à la ministre de l’Économie, des Indépendants et de l’Agriculture sur « le rapport de Test-Achats sur la mauvaise qualité de la nourriture »

Eric Thiébaut (PS): Monsieur le président, madame la ministre, le bilan 2007 présenté vendredi dernier par « Test-Achats » révèle qu’en 2007, 40% des produits alimentaires analysés par l’organisation étaient de qualité mauvaise ou médiocre.

Ce chiffre est pour le moins interpellant et nous rappelle que nous ne pouvons avoir une confiance aveugle dans l’industrie alimentaire. Il rappelle également combien les missions de l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (AFSCA), notamment de veiller à la qualité des aliments, sont cruciales.

À cet effet, si le retrait l’an dernier de 40 produits du marché pour non-conformité par l’AFSCA – cela fait près de trois par mois – prouve que celle-ci est bien soucieuse de veiller au bon respect de sa tâche, il démontre également que la situation alimentaire décrite par « Test-achats » est fiable.

Face à ce constat inquiétant pour notre santé, la question des contrôles renforcés doit, me semble-t-il, être posée.

Parmi les points noirs mis en avant l’an dernier par l’organisation de défense des consommateurs, « Test-achats » dénonce la présence trop importante de résidus de pesticides et réclame une législation plus contraignante. Entre autres exemples, l’alimentation déséquilibrée dans les fast-foods – mauvaises graisses et sel -, la présence de colorants dans les bonbons et l’existence de benzène cancérigène dans certaines boissons rafraîchissantes sont également pointées du doigt.

Étant interpellé par ce qui précède et plus largement par le contenu entier du rapport, je voudrais savoir dans un premier temps, madame la ministre, si la situation alimentaire que « Test-achats » relate est proche de la réalité.

Si tel est le cas, l’AFSCA dispose-t-elle des moyens suffisants pour dispenser les contrôles nécessaires et appliquer des sanctions adéquates en cas d’infractions?

Dans le cas contraire, envisagez-vous de renforcer l’AFSCA afin qu’elle mène à bien sa mission et améliore la qualité de nos produits alimentaires?

Sabine Laruelle, ministre: Monsieur le président, monsieur Thiébaut, j’ai évidemment pris connaissance des déclarations de « Test-Achats » concernant son bilan en 2007 dans le domaine alimentaire, tout en attachant tout comme vous à ce bilan l’importance qu’il mérite. Je voudrais cependant nuancer les conclusions que l’on peut en tirer sur le plan de la sécurité. M. Remy lui-même a d’ailleurs nuancé ces propos sur le plateau d’une télévision bien connue ce dimanche midi.

Comme le souligne cette organisation de consommateurs, la Belgique n’a connu en 2007 aucune crise dans ce secteur ni même d’incident notable. Cela signifie que notre Agence pour la sécurité de la chaîne alimentaire fonctionne et qu’elle fonctionne bien. Elle a d’ailleurs en plein été jugulé immédiatement un nouveau problème lié à la présence de dioxine dans la gomme de guar indienne, produit largement utilisé dans des denrées diverses.

Les critiques de « Test-Achats » portent en grande partie sur des problèmes de fraîcheur (par exemple pour les jambons, les asperges, etc.), facteur que le consommateur doit aussi pouvoir apprécier lui-même lors de ses achats, en se basant notamment sur les dates de fraîcheur ou encore sur la composition ou l’étiquetage des produits. C’est le rôle bien évidemment d’une association de consommateurs, privée d’ailleurs, que d’émettre des desiderata à cet égard. Cependant, la très grande majorité des normes est établie avec les 27 États membres dans des réglementations européennes. Ce sont ces standards que les services de contrôle officiels sont tenus d’appliquer. Il est logique de faire un maximum de choses au niveau européen, étant donné la liberté de circulation des biens et produits.

Certaines critiques peuvent paraître un peu excessives, notamment celles qui concernent les teneurs en résidus de pesticides qui constituent un point noir selon l’analyse de « Test-Achats ». À cet égard, on doit remarquer que les résultats sont largement biaisés par le fait que l’analyse a porté sur 85 échantillons de fruits et légumes pour lesquels la probabilité de dépassement des normes est la plus grande. Si l’on cherche là où on est certain de  trouver, on trouve évidemment plus facilement. Or, il faut savoir qu’une limite en résidus pour ces produits n’est pas directement liée avec leur toxicité et que, faute d’harmonisation complète des limites maximales dans l’Union européenne, un fruit peut être conforme pour le marché espagnol ou portugais et ne pas l’être pour le marché belge.

Or, comme je vous le disais, on doit tenir compte de la libre circulation.

Si je prends les résultats de l’AFSCA en 2006, sur 521 échantillons de fruits, on constate 1,8% de dépassement de la limite maximale en pesticides pour les produits belges. Par contre, on constate 15,8% pour les fruits d’origine étrangère. Pour les légumes, on obtenait respectivement 6,1% pour les légumes d’origine belge et 10,2% pour les légumes d’origine étrangère, sur 838 échantillons. « Tests-Achats » a analysé 85 échantillons, l’AFSCA a analysé 521 échantillons de fruits et 838 échantillons de légumes, cela permet d’apprécier les deux résultats.

Une étude du comité scientifique de l’Agence vient de conclure que l’exposition des consommateurs belges aux résidus de pesticides ne présentait aucun danger. Quant au problème de benzène dans les boissons rafraîchissantes, c’est une question qui est en partie résolue grâce notamment à un changement de technologie.

Si on se base sur les plus de 66.000 échantillons prélevés par l’AFSCA, on peut conclure que notre alimentation n’a jamais été aussi fiable. Quand on regarde au niveau mondial, cela paraît évident.

En ce qui concerne les moyens accordés à l’AFSCA, il est vrai que face aux difficultés budgétaires rencontrées, le management a dû prendre des mesures restrictives et le plan de personnel n’a pas été totalement exécuté. Il manque environ 100 équivalents temps-plein.

Vous n’êtes pas sans avoir que nous sommes en train de travailler au budget et dans les demandes que j’ai adressées au ministre du Budget, qui devront faire l’objet d’un certain nombre d’arbitrages, se trouve un refinancement public de l’AFSCA. Si on compare avec les pays voisins, l’AFSCA est financée par les deniers publics à hauteur de 50%. Si on reprend les quatre pays voisins en plus de la Belgique, on atteint 80%. Il y a donc une marge de refinancement tout à fait indispensable.

L’Agence dispose aussi d’outils juridiques nécessaires pour appliquer les sanctions qui sont suffisamment dissuasives, me semble-t-il.

Eric Thiébaut (PS): Madame la ministre, je vous remercie pour cette réponse rassurante. J’en déduis que nous avons intérêt à manger des fruits d’origine belge! Pour les bananes et les ananas, cela sera plus compliqué! Votre réponse nous apprend que notre propre production est très saine. Je suppose qu’il y a lieu d’avoir un regard plus critique par rapport aux importations de fruits et légumes.

Question à Madame Inge Vervotte, Ministre des Entreprises publiques et de la Fonction publique au sujet de la fermeture de bureaux de poste dans la région de Mons.

Madame la Ministre,

La fermeture annoncée du bureau de poste de Cuesmes, une importante localité de la Ville de Mons comptant 10.000 habitants, a suscité un vif mécontentement parmi la population.

Cuesmes n’est pas le seul endroit concerné par la vague de suppression de bureaux dans ma région, loin de là, puisque la liste communiquée par La Poste prévoit, pour 2008, la fermeture des bureaux de Boussu, de la place de Paturages, de Thulin, de Cuesmes, de Flénu, de Ghlin (installé rue de La Poste…), de Mons chemin des Mourdreux et digue des Peupliers, du Shape, de Quaregnon, (place du Sud), de Baudour et enfin, de Tertre.

Je suis particulièrement étonné de lire que ces fermetures s’inscrivent dans le cadre de l’amélioration du service à la clientèle.

J’ai du mal à imaginer que les habitants de Cuesmes, par exemple, puissent considérer la fermeture de leur bureau de poste comme une amélioration du service postal ! La vague de protestation citoyenne au sein de la population de cette commune en est d’ailleurs la preuve éclatante.

Par ailleurs, la Poste a annoncé qu’elle souhaitait ne conserver qu’un bureau de poste par entité dans le cadre du long processus qui aboutira à la libéralisation de son secteur.  Ce principe m’apparait fort peu crédible puisque la taille des communes belges est très variable tant au niveau de la population que de la superficie.

Bien que le débat sur les critères de fermeture ait été mainte fois abordé et que ceux-ci trouvent leur source dans le dernier contrat de gestion de La Poste, je pense qu’ils restent trop vagues et qu’ils doivent pouvoir être réévalués au cas par cas.

Dans la commune de Hensies, dont je suis le Bourgmestre, c’est le bureau de Thulin qui va fermer ses portes.  J’ai eu l’occasion de marquer mon mécontentement sur cette décision auprès de votre prédécesseur et de l’Administrateur Délégué de La Poste.  Les citoyens et la commune ont été mis devant le fait accompli, sans aucune possibilité de négociation.  Face à ce constat et afin de ne pas laisser les habitants de ce village sans bureau, mon administration s’est proposée pour accueillir dans ses locaux un point poste qui sera opérationnel dans le courant du mois d’avril.  Il engendrera toutefois des coûts non négligeables pour mon administration.  Je considère donc que ma commune a dû suppléer, comme pour d’autres matières, à une forme d’abandon d’un service public qui relève encore toujours du fédéral.

Ceci étant dit, voici les questions précises sur lesquelles j’aimerais obtenir vos éclaircissements :

Dans le cas de la fermeture du bureau de poste de Cuesmes, sur base de quels critères précis cette décision  a-t-elle été prise ? Ces derniers sont-ils pertinents au regard des besoins de la population de Cuesmes ?  Peut-on envisager que La Poste reconsidère sa fermeture suite à une évaluation pertinente des besoins de la population concernée ?  Avez-vous connaissance de l’établissement de points postes alternatifs au sein de la commune pour compenser ce manque?  Y a-t-il eu une concertation avec les autorités de la Ville ?

Dans le cas du bureau de Thulin, pourquoi La Poste refuse-t-elle à l’administration communale, qui va gérer le futur Point poste, la possibilité d’élargir les services disponibles à tous ceux offerts par un bureau de poste classique, c’est à dire l’extension au service bancaire de La Poste ?

De manière plus générale, pourquoi La Poste n’a-t-elle pas cherché systématiquement à trouver des synergies avec les pouvoirs locaux ?  Des collaborations auraient-elles permis par exemple de partager des locaux équipés de guichets, en faisant ainsi d’importantes économies d’échelle ?