Taux d’échec aux examens à la police de la route : « Des candidats trop mal préparés » selon le ministre Jambon.

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Voici l’intégralité de la réponse et de ma question adressée au Ministre de l’Intérieur sur le taux d’échec des candidats aux tests d’aptitude à la police de la route ». Commission de l’Intérieur du 21 mars 2018.

Monsieur le président, monsieur le ministre, vous connaissez la situation difficile de la police de la route, qui souffre d’un manque d’effectifs, et qui implique la nécessité de procéder à des recrutements urgents.

Vous comprenez dès lors que l’information parue il y a peu de temps dans la presse où l’on apprenait que plus de la moitié des candidats échouaient aux tests d’aptitude a suscité de nombreuses interrogations. Les témoignages recueillis auprès des policiers chargés du recrutement parlent d’un taux d’échec extrêmement haut, citant le Brabant où l’on dénombre 32 échecs sur 58! Aucun chiffre n’a été publié pour la province du Hainaut où le manque d’effectifs est criant. Mais si les estimations sont comparables à celles du Brabant, il va sans dire que les 83 engagements annoncés en début d’année vont mettre beaucoup de temps à se réaliser.

Parmi les causes évoquées pour expliquer ces échecs, les policiers dénoncent les conditions peu évidentes dans lesquelles se déroulent les tests d’aptitude, ciblant l’utilisation de motos trop vieilles et des moniteurs trop souvent absents. Ils remettent, par ailleurs, en cause le niveau de la formation donnée par l’Académie Nationale de Police.

Monsieur le ministre, quelles raisons donnez-vous pour expliquer ce taux d’échec aux tests de sélection? Quelle réponse comptez-vous apporter pour remédier à cette situation? Une révision dans la procédure de formation et de sélection est-elle envisagée? Si oui, la formation donnée au sein de l’Académie Nationale de Police fera-t-elle l’objet d’une réorganisation? Enfin, pourriez-vous me donner les chiffres concernant le taux de réussite dans la province de Hainaut?

04.02  Jan Jambon, ministre: Monsieur le président, monsieur Thiébaut, les emplois de motocyclistes de la police de la route sont considérés comme spécialisés et les exigences sont élevées pour y accéder, notamment lors des tests de sélection auxquels sont préalablement soumis les candidats. En effet, ces emplois requièrent un certain nombre de compétences très spécifiques afin d’être exercés à la fois efficacement mais aussi dans des conditions de sécurité dont on ne peut pas se permettre de faire abstraction. Ce degré d’exigence explique en grande partie le taux d’échecs rencontré.

L’utilisation de motos trop vieilles que vous évoquez ne constitue pas une explication convaincante pour l’échec d’un candidat. Les motos sont soumises à un entretien régulier. Si lors d’un test ou d’un exercice, elles présentent un quelconque défaut, elles sont immédiatement réparées ou remplacées. J’ajoute que lors des tests, un moniteur spécialisé doit être présent.

Il me semble opportun que les candidats soient davantage sensibilisés et conscientisés au degré d’exigence requis pour satisfaire aux tests d’aptitude préalables. À ce propos, il me revient des moniteurs spécialisés encadrant ces tests que certains candidats sont nettement mieux informés et préparés que d’autres. Je rappelle qu’il reste toujours loisible aux candidats de se procurer davantage d’informations et de précisions auprès de la police de la route.

Mis à part le fait que les échecs ne soient pas dus à des motos périmées, je peux vous rapporter que la police fédérale a pris également l’initiative d’acquérir de nouvelles motos dans le courant de l’année 2019.

Pour être bien compris, je dois souligner la grande différence qui existe entre les tests d’aptitude préalables auxquels sont soumis les candidats et la formation fonctionnelle spécialisée à laquelle ils participent ensuite s’ils ont satisfait à ces tests. La réussite de ces tests est donc, avant tout, conditionnée par les aptitudes de départ du candidat et par la manière dont il s’est informé et préparé quant aux exigences requises.

Hormis veiller à ce que les candidats soient mieux informés et préparer quant au déroulement des tests d’aptitude et de la formation, il n’y a pas de modification substantielle à l’ordre du jour à ce niveau. Je n’ai pas de raison objective de remettre en cause la qualité de la formation donnée au sein de l’Académie Nationale de Police et les niveaux de compétences et aptitudes qu’elle permet aux participants d’atteindre.

Enfin, dans le cadre de la dernière épreuve de mobilité de 2017 et pour toute la direction de la police de la route, le taux de réussite des tests d’aptitude moto est de 70 %. Il est de 55 % pour les tests d’aptitude auto.

Concernant la province du Hainaut, le taux de réussite aux tests d’aptitude auto est de 67 %. Le dernier test était prévu en date du 16 mars 2018 auquel devaient participer trois candidats. Il n’y a pas d’emploi motocycliste ouvert pour la police de la route Hainaut. Il n’y a donc pas eu de test d’aptitude moto.

 

04.03  Éric Thiébaut (PS): Monsieur le ministre, je vous remercie pour ces explications détaillées.

Il y a un besoin criant en personnel, notamment dans la province du Hainaut, pour ce service de police particulier. Finalement, peu de personnes réussissent l’examen. Y a-t-il un manque d’attractivité du job ou l’organisation de l’examen pose-t-elle problème? Ce sont là les questions que je me pose.

04.04  Jan Jambon, ministre: C’est plutôt lié à une mauvaise préparation des candidats. Je ne crois pas que ce soit votre propos mais nous n’envisageons pas de diminuer les normes. Nous constatons que certains candidats sont bien préparés et que d’autres pensent pouvoir réussir les tests parce qu’ils savent piloter une moto. C’est un manque de préparation.

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